Lorsque mes dieux et déesses

Me bordaient en toute tendresse.

Ils me chantaient parfois

Leur forture d'autrefois.

''Nous grandissions a la chaleur,

sans gravité a la noirceur.

Dans un univers de douceurs.

Nous étions princes et princesses

En harmonieuse relation,

Et en totale adoration

Devant tant de richesses.

Nous en avons eu tellement,

Des enfants! Et ces enfants

En ont eu des milliers,

Des milliers de milliers.

Ils ont tellement grandit

Dans cet océan de vie.''

Lorsque mes dieux et déesses

M'éduquaient avec adresse,

Ils me confiaient avec retenu

La misère autrefois connue.

''Nos petits ont découvert

Les limites de l'univers.

Notre peuple, avec force et honneur

S'est assemblé de bon coeur.

Ont fait le serment, tous en choeur

De reproduire ce magistral oasis.

Pour nous rois et reines de jadis.''

Lorsque mes dieux et déesses

Punissent mes maladresses

Ou insultent ma petitesse

Ils me disent par gentillesse

''Petit prince amuse-toi toujours,

Plus dure deviendra notre amour.

Pour que de tes jeux naissent un jour,

Un roi digne de notre velour.

Saches que tous les sacrifices,

De chaque instant et de jadis,

Sont notre insatiable faim,

De te donner une glorieuse fin.

Impardonnable! La mort d'un enfant...

Magique et splendide, celle d'un titan!''

Parfois ma sensibilité percevoir croit

De mes divinités l'appréhension.

Je comprends qu'avec moi elles mourront.

Je me dis petit et sournois.

''Ils me confient certaines manivelles.

Le jour me prêtent leur sens,

Le véhicule et l'essence.''

Je leur cri, aux larmes en proie.

''Je vous montrerai votre petitesse,

Mes chers dieux et déesses.

Dans un monde si gigantesque,

Notre mort risque d'être pathétique

Et pire encore! Simple statistique!''

Alors mes divinités répondent.

''Petit futé tu es notre mystère,

Tu as donné sens a notre misère.

Ta perception est unique.

Ta naissance magique.

Devant tes cris nous ne cèderons.

De tes larmes nous nous moquons.

Avant tout nous sommes vouloir,

Par-dessus tout nous sommes pouvoir.

Tu es le croire ou ne pas croire.

Obéis nous pour ton bonheur.

Défie nous pour ta douleur.

Si tu vie c'est que nous te protégeons.

Si tu vie c'est que nous t'aimons!''