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Violente passion par slytherina

Violente passion

Cette histoire se déroule une nuit d’hiver. Romane a passé la journée derrière sa fenêtre à contempler la neige tombante, attendant l’hypothétique arrivée de son bien-aimé, afin de passer les fêtes de fin d’année en sa compagnie, une tradition qu’elle a toujours estimé péremptoire pour parachever une année. Mais le jeune homme ne s’est guère manifesté depuis et Romane est sceptique, mais persiste à penser, et surtout espérer, qu’il viendra.


Elle pourrait rester ici des heures infinies à l’attendre si il le fallait, et à admirer sinistrement le paysage sombre que laisse entrevoir le troisième étage de l’immense maison qu’elle habite, au coeur d’une petite ville d’Irlande du Nord. Ce panorama est somptueux, particulièrement à cet instant, le crépuscule. Il lui évoque ces célèstes nuits qu’elle passe dans les bras de Valérian. Contemplative et pensive, elle se remémore le coeur de son bien aimé battant contre elle, ce désir qu’ils éprouvent, ce plaisir qu’ils partagent, chaque nuit passée l’un contre l’autre. Elle aime tant sa compagnie, tant qu’elle en est comblée, radieuse. Rien ne peut la ravir autant que de sentir ses mains contre lui et sa bouche contre la sienne. Elle ne peut expliquer ce sentiment acharné, de l’amour en paroxysme auquel se mêle un désir ineffable dont elle n’est las d’éprouver et de savourer, encore et encore...

Romane attend hâtivement son arrivée pour passer une fabuleuse nuit contre lui de nouveau. Viendra t-il ? Jamais Valérian n’a omit de se rendre à la moindre rencontre. Sa mère n’a de cesse de le lui répéter : « Il est le jeune homme charmant, bien élevé et digne de se voir octroyé ton amour. L’amant que je t’ai toujours souhaité! ». En aucune façon cet homme ne lui aurait déplu, si elle se voyait dépourvue de quelques dizaines d’années. Quant à son père, il défère que sa fille ait un homme autre que lui dans sa vie. Il faut admettre qu’avec son savoir vivre et sa politesse qui le rendent hautement estimable, il en est davantage un jeune homme que nul ne refuserait d’avoir dans sa vie et que nul ne pourrait abhorrer.

Dix heures moins le quart. La sonnette retentit. Une euphorie se décèle ; Romane pousse un soupire infini tant elle lorgnait à voir son bien-aimé, tout en allant lui ouvrir la porte. À peine en franchit-il le pas qu’elle se précipite dans ses bras pour l’embrasser abruptement. « Mon amour, plus les jours passent et plus tu es jolie. J’ai l’impression qu’aucune beauté suprême ne peut égaler la tienne, aucune ne peut la devancer ; Pourtant, je te trouve, chaque jour, plus ravissante que le précédant. ». Ce sont les premiers mots qu’il lui murmure à l’oreille, plongeant la belle dans une vive frénésie.

Romane ne quitte plus son bien-aimé, tant elle le désire. Celui-ci lui effleure de ses doigts la joue droite tout en lui baisant la joue gauche. Elle aime. Il lui effleure le cou, présentement de ses lèvres. Puis la poitrine. Romane lui passe les mains voluptueusement sur le visage, lui baise le front. Elle l’amignonne de ses douces mains. Valérian la dévore des yeux avant de lui ôter son corset. Il lui caresse les cheveux, et sa belle, à moitié nue dans ses bras, l’épie avec élocution mais le jeune homme reste mièvre. Il la contemple, d’un regard équivoque dans lequel s’amalgament envie et antipathie.

Une puissante impulsion l’emporte soudainement, dégageant toute lucidité, toute raison, toute cognition. Il s’engoue d’un désir loin d’être amorphe, puis embrasse Romane. Il passe sa main sous la jupe qui la vêtit, puis la masturbe. Il adore, elle également. Il a connu sa chair déjà tant de fois auparavant, a tant aimé qu’il ne peut s’y abdiquer. De toute manière, elle aussi aime ça. La jouissance qu’elle ressent, apposée contre ce mûr, sentant les doigts de Valérian s’humidifier au fur et à mesure qu’ils la satisfaisaient, reste infinie.

Elle hurle de plaisir, puis choit dans les bras de celui qui l’a masturbé effrénément jusqu’à l’orgasme. Humide, même au visage, exsudante, elle se sent désirée, glorifiée, et pourrait réitérer inlassablement si Valérian le lui demandait... L’aversion qu’il éprouvait envers lui-même avant de lui offrir cet extase s’est anihilée soudainement. Cette abjection l’accable certes encore un peu, mais il se sent a irrépréhensible face à cette envie insatiable et incontrôlable. Il l’estime même inévitable, se jurant étiolé par cette avidité irrépressible à laquelle il ne préférait pas se heurter mais céder.

« Touche-moi. Embrasse-moi. Oh ! Mon amour. S’il te plaît ! Fait-moi revivre cet instant. Fais-moi revivre infiniment ce que tu me fais vivre chaque nuit. Ne t’arrête pas. Ne t’arrête plus. Je t’aime tant ! S’il te plaît... Je veux me sentir belle. Il n’y que toi qui a ce don. Emporte-moi avec toi. Serre-moi dans tes bras et embrasse-moi. Fait quelque chose ! Fait tout, n’importe quoi ! »..

Valérian reste perplexe face à ces mots et contrit. Cet attrait n’en est-il pas odieux ? Il a si envie d’elle, un désir culminant, une déraison, une aliénation sexuelle, peut-être... Sans réfléchir, il lui prend la main et la conduit dans la chambre. « C’est mal... Très mal... ». Ces mots bruissent incessamment dans sa tête mais il n’en fait nullement cas. Il s’interroge tout de même sur la raison pour laquelle il agit ainsi.

« Fait-moi l’amour, s’il te plaît » lui demande Romane. Cela en est trop pour lui. Face à cette adjuration, il lui semble inconcevable de résister et il succombe à la tentation. Ses yeux brillant dans la nuit, son visage pâle et son corps à demi-nu n’attendent que ça. L’alternative à cet implacable dilemme entre l’envie et le dégoût est loin d’être axiomatique pour lui ...

Il la contemple durant cinq brèves minutes, admirant ses cheveux, sa poitrine. Elle lui rappele les poupées de porclaine, blafardes mais si délicieuses. Il la déshabille du regard, elle qui n’a toujours pas ôté sa jupe. Son visage gracieux lui évoque la douceur, la délicatesse, dont Romane est considérablement pourvue. Combien il aime la toucher, dormir auprès d’elle. Simplement pour la sentir, l’effleurer. La regarder. Elle est étendue sur ses draps de soie. Elle l’attend, le regard mélancolique. Il hésite. Puis, lentement, il s’avance vers le lit. Avec aigreur, il la rejoint, l’embrasse et la caresse. Toujours aussi lentement, il lui ôte l’ultime tissu dont elle est vêtue.

Pelotonnée dans ses bras, Romane apparaît toujours si triste. Les larmes s’écoulent le long de son visage si délicat. Valérian caresse ses cheveux brillants et son visage larmoyant. Il se met sur elle, l’embrasse. Du regard à commencer, puis à proprement parler, elle le déshabille. Elle lui caresse le corps, puis le baise partout. Les larmes ruisselant, encore et toujours. C’est dans ce silence nocturne que les deux amoureux se découvrent une nouvelle fois.

Elle est si merveilleuse qu’il ferait tout et n’importe quoi pour perpétuer cet instant et son image. Elle en ferait de-même. Suffoquant, Romane s’écroule, sa peau satinée emmailloté dans les draps, les yeux élevés vers le ciel. Empoignée, elle s’éprend de sanglots, tentant vainement de cesser de pleurer. Valérian l’étreint.

«Dit-moi que ce n’est pas d’illusion qu’est faite notre histoire. Je t’en prie, dit-moi que tout est vrai... Je suis si heureuse. Je ne l’ai jamais tant été... ». Il ne sait que lui répondre et reste prolixe. Son larmoiement persiste. Valérian se sent penaud.

« Je suis navrée. Je te fais peut-être trop de mal en t’aimant ainsi. ». Il pose son doigt sur la bouche de sa belle, puis à son tour de parler : « Tais-toi ! Je t’aime... Tout cela est vrai ». Il l’embrasse. Elle, ferme les yeux. Elle immortalise cet instant, espérant le revivre souvent.

Romane tarit désormais de pleurer. Elle se met sur lui et l’embrasse à son tour. « Fait-moi l’amour encore une fois, je n’en serai jamais las, alors vas-y ! Salie-moi à nouveau ! ». Il s’exécute , admettant que cette explicite convoitise n’est pas des plus singulières. Romane s’éprend progressivement d’une asthénie plus intense que tous les coups de fatigue qu’elle a reçu au cours de sa vie, cause de l’amalgamme d’anxiété, d’euphorie et d’émoi, mais n’en a pas le cœur à cesser pour autant ce plaisir charnel qu’ils partagent.

Valérian la regarde avec insistance et regret, avant de lui demander de s’arrêter et de dormir. Sitôt, la belle recommence à pleurer, d’une frénésie lacrymale incessante et même violente. Il la serre dans ses bras et reste à ses côtés. Une fois Romane endormie, il lui place un dras de soie sur le corps et contemple avec insistance la magnificence qu’elle a à ses yeux.

Oscillant, il pose doucement ses mains sur le corps de sa belle, toujours endormie. Tremblant, il secoue Romane et la pousse à terre, la frappe jusqu’à n’en plus pouvoir physiquement. Inanimée, manifestement inconsciente, celle-ci le regarde d’un air épouvanté.

« Pardonne-moi mon amour. Je t’aime . Je t’aime plus que tout. Je ne veux pas perdre cet amour que j’éprouve pour toi. Je n’ai pas d’autre choix que de te tuer ... »

Il la lève puis la pousse violemment contre le mûr. Une nouvelle fois, il la frappe, puis voyant ses efforts vains , il s’empare d’une lampe de chevet, posée à proximité du lit, puis la lui jette dans le dos. Son corps, présentement ensanglanté, n’a probablement plus aucune énergie et son coeur lâche.

Se retenant de pleurer à chaudes larmes de chagrin mais le sourire satisfait, il parcoure de ses doigts ce corps qui jamais plus n’épargnera son désir, qui jamais plus ne lui inspirera la moindre antipathie. Avec douceur, il la caresse, et la masturbe (bien que le terme ne soit pas adéquat, celle-ci étant morte ne peut donc plus éprouver un quelconque plaisir) puis lui fait l’amour, d’une manière plus admirable et romantique que jamais, avec cette douceur, cette joie , cette envie... Car jamais, jamais au sein de sa vie, il ne l’avait désirée ainsi, morte ...

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