J'aimerais prendre mes affaires, pas les affaires de tous les jours, inutiles et démodables, mais plutôt ce qui me fait rêver, me fait vibrer. Un peu de souvenirs, un t-shirt avec son odeur, un jeans délavé, et une brosse a dent, puis des rêves. Refermer mon baluchon, lever le nez en l'air et apprendre de la vie quelque chose que peu connaitront, et apprécieront, mais surtout quelque chose qui n'a plus de limites, plus de frontières, plus rien.

J'aimerais claquer la porte, une bonne fois pour toute, sur les incertitudes, le mal être quotidien, la routine urbaine qui ne fait que m'étrangler, me posséder d'une manière qui me dénude totalement de moi-même. J'aimerais partir sans avoir l'envie de revenir, un jour, parce que le confort et la douceur de la société dans laquelle nous vivons nous conforte dans notre idéalisme poussé d'une vie rangée. J'aimerais un retour a la sauvagerie primale, a l'instinct de survie, et a la simplicité des choses.

Je voudrais prendre mes cliques et mes claques, et réussir a ne plus dépendre de rien, sinon de moi même, ne plus entendre parler de politique, de malheur, ou de conneries puissamment ravalés par une presse en proie a l'ivresse de l'extrapolation. Je voudrais pouvoir attendre de la vie autre chose qu'un simple passage dans le temps, autre chose que de l'amour inexistant et une valeur trop virulente de l'argent. Simplement profiter, laisser aller ses cinq sens, et désirer pleinement se lever le matin, être fatigué de sa soirée, dormir sans soucis.

 

Mais je n'ai pas le courage de me laisser aller. Je n'ai pas le courage. Je flanche. C'est trop de liberté.