J'ai vu venir , partir , le petit vagabond.
Il a cherché sa route , a la croisée des ponts
Puis s'en est éloigné de deux , trois , quatre bonds,
Ombre dans le brouillard, se pretant d'autres noms.

Il a marché longtemps , des guenilles aux pieds
Sans jamais rencontrer une route dediée ,
Un chemin destiné auquel il put se fier.
La vie l'a laissé seul , le futur en viagier.

Alors , sans s'arreter dans son pelerinage,
Il a traversé monts , mers , fleuves avec rage
Laissant seul dans ses traces ce qu'il avait de sage.

Mais un matin bleuet ses genoux sont tombés
Dans le sol ou son coeur s'était bombé.
Il était revenu , le dos un peu cambré.