Tes talons , lentement , trépignent a ma tempe
Et nous tuons le temps , a coup de dents timides;
Des morsures éparses que ma chair intimide
De son inanité , la ou ta  langue trempe.

D'une levée de cuisse , tu figes mes paupieres
Et une jaretelle enserre mon long cou
Ta lingerie me gate et je bleuis d'un coup
Mes griffures ne sont que de muettes prieres.

Puis a califourchon , tu saisis mes cheveux
Que tu scalpes sans joie pour faire une couronne.
Du mal(e) et du desir , tu demeures patronne
Chaque souffle est insulte , chaque cri un aveu.

Enfin te voila reine et tu abats ton sceptre
A travers mon coeur faible ou siegeait ton pouvoir.
Et te voila esclave dans ta tour d'ivoire
Sans mon dos a cambrer , sans amour a te mettre.