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Souffrance libératrice. par Adélaïde Pulman

Souffrance libératrice.

 

 



Connais tu une femme comme celle-la ? Dans la vie de tous les jours , elle parait forte aux yeux de tout le monde . Elle se balade souvent en noir . Elle adore flirter outrageusement, elle adore provoquer, elle adore ses cheveux longs . Elle aime se sentir forte et au dessus des autres .
Mais en silence, elle regarde ses mèches éparpillées autour d'elle, et sa pauvre chevelure lui fait des reflets tristes . Le ciseau n'a pas cillé, sa main n'a pas tremblé . Elle est assise, tentant d'encaisser le choc . Tentant de faire pénétrer l'information jusqu'à son cerveau . Rien à faire . Ça lui parait tellement inconcevable qu'elle en reste pétrifiée .
Éteindre une cigarette . En rallumer une autre . Toucher les cheveux éparpillés et les trouver doux . Passer sa main dans ceux qui restent accrochés . Les trouver ternes et tristes .
Regarder la télé avec absence, ne pas entendre les rires, parce qu'elle ne veut pas de son . Écouter Hallelujah et être parfaitement soumise au fait que la musique peut sauver les âmes , et avoir l'impression que les paroles sortent de son être, mais c'est idiot, elle est incapable d'articuler deux mots .
Boire un peu d'eau . Se passer les mains dans une crème hydratante, mécaniquement . Ne pas réfléchir, ne pas laisser une seule pensée filtrer, quelque chose de cohérent, quelque chose qui la ferait réagir . Claquement de briquet, et lacher ces ciseau qui ont massacrés cette amas majestueux . Se regarder dans le miroir et ne pas se reconnaitre . Flancher deux minutes . Avaler quelque chose . Retenir sa respiration . Il va passer cette porte, et tout sera comme avant .

Faux . Il ne reviendra pas, pas ce soir ni les autres . Il a préféré sa vie de con, elle le savait . Et sa fierté absolue, celle de tout les jours, panoplie de regards noirs et talons, tout ça vient de se casser la gueule parce qu'elle est à genoux . Elle est à genoux et elle supplierais presque pour qu'il revienne . Pour qu'il lui dise qu'il l'aime comme au premier jour, que c'est qu'un rêve .
Mais la fille de tous les jours est essoufflée dans son propre silence .

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Style : autre | Par Adélaïde Pulman | Voir tous ses textes | Visite : 622

Coup de cœur : 10 / Technique : 8

Commentaires :

pseudo : Mignardise 974

masque qui se brise sur la cruelle vérité bouleversant CDC