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Déprime et résilience par ocha

Déprime et résilience

J'avoue. J'ai menti, même beaucoup et à beaucoup de gens.

Est-ce un gros mensonge que d'avoir prétexté à mes employeurs un évanouissement métropilitain spectaculaire ? Du mélodrame bien annoncé qui finit en eau de boudin... infecté. A mon médecin, je n'ai jamais eu de fièvre mais tout le reste est vrai. J'ai mal de partout, du bout des cheveux au bout des orteils, je suis fatiguée, fatiguée. A mon conjoint, à ma mère, à ma soeur, à mes amis et surtout à moi-même. Fatiguée, fatiguée.  Stop !

Mais je suis trop fatigué pour penser à ma déprime. Penser à ma déprime me fatigue.

Pour m'en sortir : arrêter de se mentir,  je déprimes. Penses et soi TOI !

Pourquoi je déprime, cap sur le psy, moi :  j'assume une vie qui ne me plaît pas, et j'ai bien l'impression que c'est parti pour durer. Le caractère permanent de l'effort que je dois fournir pour cette vie m'épuise.

J'ai mis le doigt dessus. La difficulté repose sur "mes autres", les autres : ceux que j'aime, ceux que j'aime bien, ceux que j'aime moins, ceux que je connais pas, ceux que j'aime pas et ceux que je hais. L'homme, la femme, l'enfant, Louise, Michel et Justin, Kimberly et Omar ils sont tous différents. Ils ne sont pas tous identiques, de physique comme de psychique, donc ils ne pensent pas tous pareils donc ils ne raisonnent pas tous pareil donc ils ne fonctionnent pas tous pareil. Je ne suis donc pas la même que mon voisin, et par la même je ne raisonne pas de la même manière.

Et malgré tout, nous vivons ensemble, en société. Au sein d'une société qui pour pouvoir exister, nous impose comme modèle de cohabiter comme rouages de sa bonne santé. Alors chacun étouffe ses différences pour devenir membre. Nos aspirations sont balayées, étouffées ou pour les plus chanceux ingérées par la société, les autres.

Je ne fais pas partie de ces chanceux. Mes "mois" intérieurs sont bavards, curieux et avides d'exister. J'étouffe sous le poids de "mes autres" et des autres ; de ceux qui m'aime, de ceux qui m'aime bien, de ceux qui m'aime moins, de ceux qui ne me connaisse pas, de ceux qui ne m'aime pas et de ceux qui me haïsse.

Alors j'ai décidé de cultiver mes différences. Je vais nourrir le conflit avec "mes autres" et les autres mais j'éteindrai ainsi la guerre civile qui fait rage dans mon corps et mon âme. Car ne pouvant pas cohabiter dans l'harmonie, mes "mois" se battent. Mon moi "dessinateur" se sent inutile alors il revendique.  Mon moi "rural" se sent délaissé, alors il revendique. Mon moi "maternel" est frustré alors il revendique. Seul mon moi "métro-boulot"  est sollicité. A tel point que lui aussi revendique ; lui réclame le droit de travailler en équipe. Et tous se sentent inutiles et dépriment.

Et je déprime.

Mais je me soigne.  

Je construit des ponts de mots qui permettent à "mes mois" d'exister à travers toi.

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Style : Réflexion | Par ocha | Voir tous ses textes | Visite : 492

Coup de cœur : 10 / Technique : 8

Commentaires :

pseudo : batoule

Bienvenue ocha, l'écriture-thérapie, ça peut aider aussi, j'ai trouvé ton texte est pertinent

pseudo : ocha

merci, batoule