Publier vos poèmes, nouvelles, histoires, pensées sur Mytexte

Amant infidèle. par Adélaïde Pulman

Amant infidèle.

 

 

Je suis dégoutée . Échouée dans ce caniveau, je dégueule ma rage, dégueule mes faiblesses, m'inonde de cette horreur et la laisse me submerger . Je relis les mots, les souvenirs, mais ils ne vont pas si loin, il aura suffit d'un clic ou même parfois d'une allumette pour que tout dégage brutalement . Entends tu mes sanglots ? Entends tu le hurlement sourd qui s'échappe de ma bouche assainie de toute salive, parce que j'ai craché pendant des heures des larmes et des cris, pour que tu captures cette douleur, l'apprivoise . Te partager, te partager . Je m'étais juré de tout balancer, de tout casser, de tout rependre en immondice et de te faire souffrir comme je souffrais, mais je reste les bras branlants dans ce caniveau, regarde moi, je suis révulsée par ma propre identités . Combien de ces mots martèleront ton esprit, quelle douleur nous empêchera de vivre, pendant que chaque seconde, tu penseras a cette autre que je ne serais jamais ? Qu'ai je donc fait de mal, quel pas ai je fais de travers, en dehors des tiens, pour que nous prenions tant de distance avec le monde, et avec notre existence commune ? Quels mots d'amours déjà épuisés dans mes bras rêves tu de lui chuchoter, combien de plaisirs inavoués veux tu encore lui donner, combien de fois mon corps et mes sourires furent remplacés dans ton esprit par ses mimiques et ses allures ? Je ne veux que la vérité, écroulée dans ce caniveau, dégueulant ce qu'il me reste, sentant encore tes mains effleurer mes cheveux, tes lèvres mordillent les miennes, mais son image me fait écho, son absence nous hante. Tu ne comprends pas combien c'est dur de pardonner, bien plus que de tout lâcher, combien j'ai envie d'écarteler ma poitrine et de m'arracher tout pour l'éparpillé entre ce trottoir et cette route qui m'ont revu . Je ne savais pas qu'un jour, tout cela me frapperais autant, les larmes et les immondices qui pourrissent mon air, mais tout est la, preuve faite. Je ne serais jamais elle et tu ne peux pas vivre sans . Je dégueule, mon amour pour toi, je dégueule ces sentiments qui m'ont cognés le cœur et le cerveau si longtemps, cette bataille acharnée pour garder espoir chaque jours qui passaient . Je dégueule et ma tête me fait souffrir, et mon ventre se vide de ce qu'il n'a pu ingurgité . Je suis triste, seule et échouée . Le matin va se lever et mes cernes accablantes vont me rappeler la douleur d'aimer bien plus qu'il ne le faudrait .



Veux tu bien me détruire plus rapidement s'il te plait ?

 

 

 

"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"

Style : autre | Par Adélaïde Pulman | Voir tous ses textes | Visite : 596

Coup de cœur : 9 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : italogreco

un texte qui ne laisse pas indifférent, le mal d'aimer une personne qui nous a trahi mais qui est ancré dans notre coeur comme le seul amour de notre vie, je partage te douloreuse peine courage amitié...

pseudo : Mignardise 974

les marques d'un amour qu'on a du mal à se relever une peine mêlée de haine, une blessure à la mesure de son mal, un texte avec toute la dimension de son message, cdc

pseudo : PHIL

Douloureux!!!!

pseudo : féfée

oui, vraiment douloureux ! CDC

pseudo : Karoloth

La suplique de fin est terrible avec un brin d'humour on dirait. Superbe. CDC!