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Suite de Bout de Roman. par Adélaïde Pulman

Suite de Bout de Roman.

 

 

 

 

 

Il me suppliait de lui faire l'amour, comme un enfant commande quelque chose qu'il souhaite de toute son âme. Il devenait brutal a mes refus, m'arrachait ces cris de jouissances empêtrés dans une couverture arrachée de plaisir, il tentait de distinguer ces trois mots que je ne lui offrait pas dans mes râles, il s'excitait de me mordre, me griffer, me marquer comme sa propriété, il semblait dire a chacun de ses coups de reins tu es mienne, tu ne seras jamais celle d'un autre, tu es simplement mon jouet, mon égérie, et je tremblais, mes yeux paniquaient sous cette brutalité amoureuse.
Je ne comprenais pas comment on pouvait faire mal par amour, comment les pulsions pouvaient devenir si intenses qu'elle en faisait saigner le corps de l'autre, je n'assimilais pas la jouissance brutale, même si je n'aimais pas la douceur et la mièvrerie plus que ça. Je n'arrivais pas a capter une douleur si forte qu'il tentait de me transmettre, peut-être qu'à l'époque je ne comprenais pas qu'il ne savait pas vraiment m'aimer, et qu'il faisait tout de travers en pensant que c'était ce que j'attendais de lui. Il avait capté lors de nos premières rencontres que les couples idylliques et les histoires d'amours incessantes me révulsaient , que je ne l'aimerais pas avec un amour mignon et doux, que simplement je cherchais un plaisir ineffable dans l'art de contrôler l'autre.
Je sais aussi qu'il refusait que je lui sois supérieure, qu'il ne puisse m'atteindre, que je règne sur lui, malgré ses yeux d'enfants émerveillée quant il me contemplait et qu'il me disait qu'il m'aimait, tout bas, par crainte que je ne l'entende et que je m'éloigne encore d'avantage de lui. Je sais pertinemment qu'il voulait être roi à mes côtés, et qu'il ne comprenait pas mon refus, mon obligeance a le rabaisser, a me refuser a lui donner le plaisir et la jouissance qu'il attendait en courbant finalement l'échine devant lui.
Il ne pouvait pas comprendre que j'étais si libre que moi-même j'en tremblais parfois, il ne pouvait admettre qu'il ne serait jamais rien a mes yeux. J'avais épuisé mon amour dans d'autres bras, et je ne pouvais plus renouveler ce stock qui chez certains semble inépuisable. Il aurait fallu du temps, bien trop de temps pour lui expliquer, lui raconter, et qu'il le comprenne. Le temps n'était pas mon ami, aujourd'hui encore moins. Il filait, et moi, j'étais lassée de courir après lui. Alors je me laissais porter, je criais, laissais cet homme me faire du mal, il n'y avait que comme ça que j'existais.


Il me disait, on aura le monde a nos pieds un jour, tu verras. Tu es une reine, et moi je te regarde, je vois que un jour, ils courberont l'échine pour toi. Tu as cette classe naturelle et cette fragilité ambiante A, tu le sais. Il me dévorait du regard et me racontait que j'étais unique au monde, on s'aimait, et il criait presque tu vois, tu vois, je ne peux qu'être la, près de toi, aime moi, je t'aime tant, et il ne savait pas, il ne comprenait pas que je ne savais pas aimer, dieu de merde, j'aimais trop fort, que nous étions foutus, démolis, que nous allions droit en enfer, un sourire dévastateur sur le visage, et il ne m'écoutait pas quand je lui disais je vais te faire souffrir, tu vas pleurer, t'écorcher vif, je ne suis pas faites pour toi, je ne suis pas gentille, tu as raison, je suis une reine, mais une reine dictatrice, je te ferais souffrir, courber l'échine pour en jouir, parce que je ne sais pas, tu vois, je ne sais pas être douce et généreuse. Il me regardait, avec ses beaux yeux mordorés, ses yeux de chat, m'allongeait et m'embrassait, il voulait oublier que le mal que je lui ferais ne tarderait pas, il ne voulait rien savoir, je crois, quand je regarde, avec du recul, que vraiment, il m'aimait, comme jamais un autre n'a pu m'aimer, mais je ne savais peut-être pas lui rendre cet amour, ou peut-être que si, j'ai oublié...

 

 

 

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Style : autre | Par Adélaïde Pulman | Voir tous ses textes | Visite : 615

Coup de cœur : 10 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : féfée

Cette suite éclaire un peu plus la nature de la relation. Très bien écrit je trouve ! CDC

pseudo : milania caetano

j'adore ta manière d'écrire je suis plonger dan tes écrits lorsque je te lis...merci a toi, j'espère un jour pouvoir acheter ton roman et le dévorer. Bravo

pseudo : Karoloth

Sacré relation. Il le sait qu'ainsi tu le disséquait ? CDC!!!

pseudo : Adélaïde Pulman

Oui, il le savait. Et il est resté, quand même.