Petits Soupers Vaines conversations, vous vous échappez en bulles D'un Champagne médiocre Le long de la flutte de verre, vous voilà virevoltantes, Souriantes et affables, tandis que la basse continue De mes pensées vous maudit, émanations de gnomes. Je reste au ciel d'ivoire quand vous broutez l'amer gazon Où ont pissé les chiens. Bruissez, bruissez mes yeux. Mes oreilles frémissent de la musique délicieuse Des sphères inaccessibles à vos lourdes godasses Scaphandriers des villes aux contours trop précis. Une guêpière inaudible nouée autour de l'âme éthérée Les sorcières corruptrices vous écoutent caqueter Le cerveau voletant au-dessus des chaudrons Où bouillonne un breuvage vierge des lèvres du vulgaire Tandis que le siphon torrentueux s'ouvre sous vos pas. Anéantissez-vous dans l'ombre où clapote la gloutonnerie Dans l'horrible mélasse de crêpes frelatées. Je monte jaillissante avec la flamme que vos spiritueux Ont eux-mêmes allumée, joyeuse et félonne goule Enchaînée vainement aux fers de la cale. Je suis libre! Evanescente brume qui monte des marais Je dévore les vaisseaux imprudents et sournois Avec délectation. Les voilà qui craquent sous mes crocs Quand de ma face échevelée s'élance une langue gourmande. La bave délicieuse amère et sucrée vous reste inconnue, Lutins vaniteux qui ne savez pas vous délecter Des chuchotements abjects aux contours mauves et noirs. Lucioles dorées pêchées dans les bols précieux de porcelaine fine Continuez tranquilles à nager sous la lune. Il viendra le monstre. Et vous glisserez entre ses jambes Urticantes et venimeuses sans autre remède. Tandis qu'il s'écorchera de poison, les ongles fumants, S'égrènera votre rire plantureux, satanique aux hébétés, Exquis repas préparés pour vous plaire, Riches rois de l'Autre Monde.