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Essence. par Adélaïde Pulman

Essence.

 

 

 

Tourne le dos sur ses talons, elle relève ses cheveux éparpillés . Ils ont fait l'amour si mal, et elle dissimule ses larmes . Que faire de mieux, que raconter au silence qui nous angoisse, parce que l'habitude a remplacer cet amour qui fut si important . Aujourd'hui, quand il arrive, elle pleure et elle rit quand elle s'en va . C'est fini, terminé, écrasé, et ils trouveront jamais le bonheur ensemble . Parce qu'ils ont voulus être plus fort que ce bonheur, et ils se sont fait submergé .
Elle glisse ses bracelets sur ses poignets, essuie d'un geste brusque les larmes qui bariolent son visage, ne lui jette pas un regard . Il a les yeux fixés au plafond, il glisse sa main sur son menton, ses yeux sont fixés sur un point .
Et puis elle finit par le regarder, et vois ce qu'ils sont devenus . Quelle douleur que l'échec de savoir que l'on n'aime jamais assez, que la solitude nous reviens toujours . Il lui tourne le dos, dans un bruissement de draps . Elle ferme les yeux, abattue . Tourne les talons, qui claquent dans le silence de cette chambre . Il lui avait promi le monde, il lui avait promi la vie . Et aujourd'hui, elle franchit la porte, sans la force et la foi qu'elle avait avant . Elle n'est plus rien, elle ne veut plus rien être en vérité . Tout ce qu'elle avait lui est resté la bas . Ils ont fait l'amour de travers, ils ont vécus de travers, ils se sont quittés de travers . Elle s'en sortira, et il voudra qu'elle revienne dans ses bras . Leur problème est qu'il ne peuvent vivre l'un sans l'autre, mais encore moins ensemble .
Elle fait claquer son briquet, allume ses cigarettes, écoute Janis Joplin qui s'échappe de la radio mal reglée de la cuisine, et sourit malgré elle . Le chat vient se frotter a ses jambes, elle soupire . Soupire . Enfile son manteau, regarde le décor si familier et ne se reconnait plus .
Alors elle tourne la poignée de la porte, et affronte le froid . Affronte la vie . Pour la première fois, l'habitude fait place a la découverte . Elle est libre, libre de la seule prison qu'elle a toujours acceptée , l'amour qu'elle croyait avoir, mais qu'elle ne savait que donner .

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Style : Réflexion | Par Adélaïde Pulman | Voir tous ses textes | Visite : 473

Coup de cœur : 10 / Technique : 7

Commentaires :

pseudo : féfée

Très bien écrit je trouve ! CDC

pseudo : Coralie Broteille

Si bien dit, CDC

pseudo : PHIL

oui, vraiment bon!!!

pseudo : Mignardise 974

Une habitude, un cercle vicieux, ses regards et ses coeurs vides. Tout le beau de l'amour consummé ; la passion semble n'être plus que cendre et dormir dans l'âtre. CDC

pseudo : Karoloth

Tu es fâché avec les ne. Je suppose qu'il s'agit d'un extrait d'un texte plus long. Je ne comprends pas la première phrase si bien que j'ai du mal à entrer dans l'histoire. Mais l'héroïne écoute Janis, ça rattrape tout. Non, c'est bien je trouve. CDC!!!