Je ne connais que le son de ton revolver, il hurle terriblement dans la nuit. Main sur la gâchette, arme le chien, tu trembles, soumise. Je ne vois que les longues jambes interminables et le maquillage qui coule, oh le masque tombe, regarde moi, ne chancelle pas . Tes talons aiguilles ne te grandissent pas, tu es si menue et si fragile. Tu as beau tout faire pour ces photos, elle ne te rendront pas la vie . Regarde ce revolver, ce canon posé au bord de ton être, tire, amuse toi, jamais plus ne vouloir souffrir. C'est un orage qui tempête, et tes cheveux trop long brillent a la lueur du lampadaire . Si tu savais combien tu es belle, tu ne chercherais pas à t'enlaidir, t'encrasser dans cette vulgarité . Ta main tremble, essaye de ne pas chuter . Je te le dis, tu vas devoir viser, droit. Dans ces cas la, tu ne peux pas courir. Enlève ces talons aiguilles, enlèves et pose tes pieds fragiles sur la réalité, pose ton corps et calme toi . Tu frémis sous la caresse du froid de cet automne, et tu veux causer de la douleur, tu veux faire du mal, tu veux qu'enfin tout ce qui t'a été fait par cet homme ne soit que vengé .
Mais attends, un instant. Y'a des bouts de verre partout. Il est saoul mort, à genoux devant toi. Tes larmes dégringolent et ton mascara s'échappe, des traces noires dévalent tes joues. Pourquoi tant de faiblesse, veux-tu bien me dire ? Ta robe de soirée, tes souvenirs et ce sac si petit qui ne contenait que ta rage? Tu relèves tes cheveux dans ce geste qui t'es si habituel, et ta nervosité se fait sentir . Tu revois cette soirée ou tout n'était que rire et folie, ambiance généralisée . Tu chancelles . Tu as bu aussi, tu ne peux pas te retenir de t'effondrer face à lui.Sa chemise défaite , ses yeux qui roulent dans ses orbites, il t'expose à une espèce de pitié qui te fait baisser la tête . Tu lèves le canon, il te regarde dans les yeux et tu mets fin à cette douleur qui t'étrangle . Il a causé ta mort cette nuit là .