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Le feu du desespoir par yi

Le feu du desespoir

C’était un lundi, le 15 septembre 2008, la fin d’un chaud été.

Le soleil brille, mais pas assez.

Peut être que le soleil reste froid et sombre pour certains.

Tout vient de tomber, ma vie vient d’être détruite, et pourtant je suis toujours la.

J’avais toujours pensé qu’en de tels moments, l’homme n’était plus en condition d’exister, et disparaissait donc avec tout le reste.

Je m’attendais peut être a voir mon corps se disperser au delà des limites de l’univers, tout comme mon existence, bafouée et réduite a néant par quelques coups de téléphones.

Mais la réalité c’est imposée comme un piano qui tomberait du dernier étage d’une tour et viendrait s’écraser devant moi sans me blesser, comme pour me rappeler que l’on ne meurt pas d’une histoire comme la mienne.

Et la est l’ironie du sort, il faut vivre avec ses souffrances, faute de ne pouvoir s’effacer devant elles.

Elles sont si grandes, si fortes, si douloureuses, elles se nourrissent du peu d’espoir qu’il me reste.

Elles brulent en moi.

 

Parfois on regarde, mais l’on ne voit rien. D’autres fois, on à la tête tournée et pourtant on pense avoir aperçu quelque chose. C’est ce qui m’est arrivé.

J’ai toujours fait très attention a avoir ma vie sous contrôle, a bien être maitre de chaque détails, ou du moins c’est ce que je pensais. Parce que je ne voyais pas que ma vie trouvait visiblement un malin plaisir à faire le mur de temps en temps. Puis un jour j’ai tourné la tête et la j’ai vu quelque chose. Quelque chose de terrible et d’incontrôlable, quelque choses qui était sous mon nez mais que je ne voyais pas, j’ai vu ma vie bruler dans les flammes d’un quotidien mal agencé, ou peut être trop bien. Mais il était trop tard. J’avais déjà laissé carboniser les bases fondamentales d’une relation stable.  Oh, j’ai essayé, vraiment, et avec beaucoup de conviction, mais sans aucun résultat. J’ai tenté de calmer ces flammes, par des mots doux et de bonnes intentions mais le mal était fait.
C’est alors que je fis mon premier pas en arrière. Puis encore un. Et un autre.
Je reculais, non pas par abandon, mais parce que j’avais peur. Je ne voulais pas avoir mal.
Alors je me suis éloigné des flammes, et pas une seconde je n’ai réalisé qu’il n’y avait qu’une fin possible. Je ne pouvais plus aller très loin et les flammes me rattraperaient. La souffrance était malheureusement inévitable.

Ce lundi la, ces flammes douées semble t-il d’une conscience me brulèrent dans le but de m’achever.

Elles brûlèrent en moi.
Mais sans me blesser.

 

Je vais devoir tout reconstruire. Le feu a été destructeur, il a semé le chaos dans ma vie.

Soit je le combats, une nouvelle fois, conscient des dégâts et prêt à souffrir pour ce en quoi je crois, soit je le laisse me consumer, et attends patiemment mais douloureusement ma résurrection. Cette fois pourtant, une main se tend vers moi, celle de ceux qui savent peut-être par ou commencer.

Il existe vraisemblablement des spécialistes des relations humaines, des genres de pompiers de la vie qui pourraient, dit-on, nous aider à retrouver une existence normale.

Mais les flammes n’ont-elles pas brûlé trop longtemps ?
N’est il pas trop tard ?
Ne vaut-il mieux pas prendre son mal en patience et commencer à reconstruire ?

C’est une sacrée décision, un choix bien difficile a faire.

Les jours vont passer, et la pluie de l’hiver, je l’espère, saura éteindre les dernières braises.

Il a brulé au fond de moi mais sans me blesser.

J’ai donc encore une chance de laisser ce qui ne m’a pas tué, me rendre plus fort.

 

                                                                                                                                             Y.

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Commentaires :

pseudo : Anton GILL

C'est touchant, c'est dur. Pourquoi est-ce dans la douleur qu'on écrit les plus beaux textes ?

pseudo : BAMBE

Un feu intérieur qui jaillit jusqu'à nous par la force et la justesse de tes mots. CDC