Paraît que l'christ, c'était pas un mec marrant.
Paraît même qu'en son temps
Tout l'monde le trouvait triste.
Tiens v'là l'triste christ !
Qu'on entendait partout.
Mais l'triste christ l'était pas fou :
Vu qu'il était juif, son copain Bleustein-Blanchet
Jahvé (y avait) appris la publicité.
Y avait dit "mon pote,
T'es déjà l'idole des bigotes,
T'as multiplié des pains et des poissons,
Cloue leur le bec à ces cons,
(Paroles prémonitoires
Pour qui connaît la fin d'l'histoire !)
T'aurais bien tort
De pas multiplier ton corps."
Avoir le don d'ubiquité
Quand qu'on cause tout l'temps d'égalité,
Ca finit par agacer les Romains
Qui z'y foutent un clou dans chaque main.
Y croyaient être débarassés
Mais c'est là qu'tout a commencé.
Tout l'monde se mélangeait les pinceaux
Et on pouvait lire dans les journaux
D'énormes titres à sensation
Pour émouvoir l'opinion.
On savait plus qui avait tort
Du christ, du triste ou du corps
Et encore !
Lui l'était persuadé d'être dans la vérité
Vu qu'y parlait tout l'temps d'trinité.
On en causa longtemps dans les chaumières
Grâce au talent d'son impresario Saint Pierre.
Aujourd'hui, à mon avis,
On peut pas dire qu'ce soit fini.
J'sais pas si z'ont eu tort
De trouver que l'triste christ
Avait tort d'avoir plusieurs corps,
Mais j'trouve que c'est une histoire triste.
Et pour oublier
J'm'en vais r'garder la télé.
On joue ce soir "Cleo de cinq à sept"
C'est plus drôle que d'clouer un saint ascète.