Publier vos poèmes, nouvelles, histoires, pensées sur Mytexte

Le Pari de Grand-Père par Grand-Père

Le Pari de Grand-Père

Vous connaissez tous le pari de Pascal. Il a raisonné comme suit : soit dieu existe, soit il n’existe pas. Personne ne connait la réponse. D’une part prier est une dépense à faire, d’autre part, si dieu existe la récompense est énorme et sinon la récompense est nulle. Le calcul est vite fait : même si la probabilité que dieu existe est faible, la récompense, la vie éternelle, est tellement gigantesque qu’agir comme si dieu existait et prier est l’action que tout joueur rationnel choisira.

Il y a une faille dans ce raisonnement. Comment prier ?

Pour certains il faut le faire debout, pour d’autres sur les genoux, ou encore en se balançant. Parfois il faut chanter, ou danser ou tourner sur soi-même. Les un doivent mettre un chapeau, les autres l’enlever, d’autre encore enlever leurs souliers; mon bon maitre Haroun Tazieff proposait de faire un compromis et d’enlever la ceinture. Certains brûlent de l’encens, d’autres de la nourriture ou de l’argent. Des rigolos s’enivrent et des obsédés sexuels forniquent pour atteindre le paradis. Des malades se privent de nourriture ou choisissent de vivre sur la dure. Des exaltés se suicident pour dieu,  d’autres encore font des sacrifices humains.

Pour se présenter à leur divinité ils se purifient, par le feu, l’huile ou l’eau (bénite ou non), c‘est selon. Ils se lavent les pieds, les mains, tout le corps ou encore le front ; une fois dans leur vie, tous les jours ou plusieurs fois pas jour, ou encore chaque fois qu’ils prient.

Et le foisonnement Babelien continue. Ils ont tous une langue sacrée, mais jamais la même. Ils se réfèrent tous à une révélation, chacune différente bien sûr. 

Impossible de choisir entre ces mille et une techniques pour atteindre la divinité.

De plus, restons un tant soit peu réalistes et modestes. Nous vivons autour d’une étoiles parmi les millions de notre galaxie, elle-même une des milliards de galaxies de notre amas, lui-même un des trillons d’amas de notre univers. Même si on ne suppose pas qu’il y ait d’autres univers, nous sommes trop insignifiants pour que dieu, s’il existe, s’intéresse à nous et à nos prières.

D’un point de vue pratique, que dieu existe ou qu’il n’existe pas, prier n’a pas de sens.

Il est triste qu’en plus, les maths de Pascal ne collent pas. Son calcul de probabilité multiplie un nombre très grand pas un très petit. Ce n’est pas très malin car on obtient en général n’importe quoi.

"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"

Style : Réflexion | Par Grand-Père | Voir tous ses textes | Visite : 544

Coup de cœur : 12 / Technique : 8

Commentaires :

pseudo : PHIL

reste que nous n'avons aucune réponse. Nous sommes infime mais nous sommes, qu'il y est un Dieu ou pas, peut importe à chacun de l'estimer et d'y trouver un réconfort, à partir de l'instant où l'on ne veut pas imposer son dogme par la force au autres, la seule question qui m'intéresse, existe-t-il le respect????

pseudo : féfée

J'ai bien aimé ta mathématique sur un sujet on ne peut plus mystique et surréaliste. Je pense qu'il vaut mieux quantifier le bonheur ou le réconfort, comme dit PHIL, qu'ont les gens à croire ou ne pas croire en Dieu, dans leur vie terrestre. CDC d'une athée.

pseudo : BAMBE

Grand débat et à chacun sa foi mais quelle plume ma foi!!! CDC

pseudo : Allover

Plus qu'une reflexion, une démonstration où pas à pas vient le constat: Pascal se trompa. La beauté d'une démonstration tient moins à son objet qu'à son style et celui-ci me plait.cdc

pseudo : Rachid Sadek Bouziane

Comme tu le sais mon cher ami, toute étude science ( mathématique ou physique) exige un repère ou un référentiel, dans à quel référentiel se rapporte ma création?