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TOURMENTS par D LEMAIRE

TOURMENTS

 

 Le couple Rose et Pierre Lechantre, mariés depuis près de six ans  désespère d'avoir un enfant, ils ont beau essayer, rien toujours rien, cependant ils ont chacun de leur côté consulté plusieurs spécialiste.

Malgré tous leurs efforts et prises de médicaments, toujours rien, alors en désespoir de cause, Pierre décide de faire analyser son sperme, de manière à voir si ses spermatozoïdes sont assez volontaires.

Il reçoit les résultats d'analyse, celle-ci démontre bien que, même s'il ait des spermatozoïdes en suffisance, ils sont beaucoup trop faiblards, ce qui tend à dire qu'aucun d'entre eux, n'a la force ni la volonté de féconder un ovule.

Au vu de ses résultats, il en discute avec son médecin, ce dernier lui suggère de faire l'essai en laboratoire pour une fécondation assistée, il accepte ainsi que Rose.

Lorsque les résultats sont connus, ils doivent une fois de plus déchanter, aucun ovule n'a été fécondé, même avec l'aide de la science.

Il ne reste plus donc à ce pauvre couple qui s'adore, d'envisager de prendre le sperme d'un donneur, ce cas de figure ne plaît guère à Pierre qui se sent frustré, en effet, cet enfant sera bien celui de son épouse adorée, mais pas de lui, alors il propose plutôt une adoption, Rose est quant à elle également frustrée en faisant cela.

Dilemme, que faire ? Rose insiste pour pouvoir porter en son sein l'enfant, Pierre lui n'est pas d'accord de reconnaître un enfant qu'il n'aurait pas engendré, alors ? Divorce ou pas ?

Pour le moment il n'est pas question de divorce, Pierre demande une fois de plus à sa femme de bien vouloir adopter une enfant, il préfère élever un enfant étranger plutôt qu'un qui serait de sa femme et non de lui, il prétend qu'il se sentirait trompé.

Chaque soirée se passe ainsi à discuter toujours sur le même sujet, sans pour cela trouver une solution, pourtant il faudra bien que l'un des deux cède.

Après de nombreuses semaines de discussions inutiles, c'est Pierre qui par amour pour sa femme va accepter qu'elle soit fécondée par le sperme d'un donneur, il lui a fallut beaucoup de temps pour admettre, que de cette manière elle ne le trompait pas, puisque aucun rapport avec le donneur n'a lieu, mieux il leur sera toujours inconnu.

Au premier essai, Rose est enceinte, pour elle c'est le bonheur, pour Pierre c'est nettement plus difficile, pourtant il ne cherche nullement à savoir qui est le donneur, Rose non plus d'ailleurs.

Au fil des mois qui passent, Rose fait tout pour son mari qu'elle adore, jamais elle n'a été aussi caressante et aussi portée sur les rapports sexuels, à tel enseigne que dès que l'enfant bouge dans son ventre il demande lui-même à pouvoir le sentir, doucement sans s'en rendre compte il aime déjà ce petit être, il semble même avoir oublié qu'il n'était pas de lui.

Arrivée au terme de sa grossesse, Rose ressent de vives douleurs, de suite elle se précipite sur le téléphone et appel son cher époux, il rentre au plus vite et conduit son épouse à la maternité, l'accouchement se fait sans aucun problème, c'est un adorable petit garçon, très bel enfant qui a les traits de sa maman, Pierre dans son fort intérieur est heureux de constater que le bambin ressemble à sa mère, en effet personne, ni dans la famille ou dans l'entourage ne sait de quelle façon cet enfant a été conçu.

Cet enfant conforte encore l'amour entre Pierre et Rose, ce petit bout ne connaîtra certainement jamais son géniteur, mais il a déjà un père qui l'aime et qui fera tout pour lui donner une éducation valable.

Le petit Kévin a maintenant plus de six mois, il est chouchouté aussi bien par sa mère que par Pierre avec qui il semble y avoir des atomes crochus

Alors qu'elle aurait dû avoir sa menstruation, Rose constate qu'elle a plus d'une semaine de retard, cela ne la tracasse pas outre mesure.

Le mois passe et toujours pas de règles, elle se rend chez le gynécologue, qui après examen lui annonce qu'elle est enceinte, dans un premier temps elle est ravie, puis elle réalise la gravité de la chose, non pas qu'elle ne le désire pas cet enfant, mais comment le dire à Pierre, qui est stérile d'après les médecins ?

Cette situation tracasse fort Rose, qui ne sait absolument pas ce qu'elle doit faire, avorter ? Elle ne le veut pas, mais que va dire Pierre lorsqu'il l'apprendra ?

Rose se décide enfin de dire à son mari qu'elle attend un deuxième enfant.

  • - Chéri, j'ai une chose à te dire
  • - Je t'écoute mon amour
  • - Voilà, je ne sais pas comment cela c'est produit, mais j'attends un enfant
  • - Quoi?
  • - C ‘est ainsi mon chéri
  • - Tu as de nouveau été te faire injecter du sperme d'un donneur
  • - Je te jure sur tout ce que j'ai au monde que non
  • - Alors, qui est le père? Certainement pas moi, puisque je suis stérile
  • - Pierre mon chéri, jamais je ne t'ai trompé et jamais je ne le ferais, il ne peut donc être que de toi cet enfant
  • - Tu dis n'importe quoi, aussi tu vas te faire avorter
  • - Ne sois pas idiot chéri, il est trop tard pour le faire, en plus je le veux cet enfant moi
  • - Puisque c'est ainsi, dès ce soir je dors dans la chambre d'ami, je déciderai après ce que je vais faire, madame ce fait engrosser, mais ignore par qui, alors moi pauvre con je devrais accepter le fait et en plus subvenir aux besoins du bâtard, jamais je n'ai pensé que ma femme pouvait me tromper, mais je suis bien obligé de me rendre à l'évidence, alors c'est fini ma belle, terminé.

Rose est en pleurs, elle voudrait bien pouvoir prouver que jamais elle ne l'a trompé, mais comment le faire, elle se doutait qu'il prendrait la chose de cette manière, pourquoi ne me suis-je pas fait avorter de suite ? Pourquoi ?

Ainsi pendant toute la grossesse, Pierre ne lui adresse plus la parole, mieux, il ne s'occupe même plus du petit Kévin, Rose continue à faire en sorte qu'il ne manque rien ni à son mari, ni son fils.

Arrive le jour de l'accouchement, cette fois ce n'est pas Pierre qu'elle appelle mais bien un taxi pour ce rendre à la maternité et faire conduire Kévin chez sa grand-mère

En rentrant le soir de son travail, Pierre ne trouve personne à la maison, sauf, un simple mot rédigé comme suit «  Pierre mon amour, je suis partie à la maternité, je t'aime, Rose »

Il déchire ce papier, comment a t'elle le toupet d'écrire Pierre mon amour, alors qu'elle est partie mettre au monde l'enfant de son amant ?

L'accouchement se passe à merveille, lorsque le médecin met l'enfant dans les bras de Rose, elle éclate en sanglots, en serrant le petit contre sa poitrine.

  • - Allons madame? lui dit le médecin, tout s'est bien passé, il n'y a pas lieu de pleurer, vous avez un petit garçon superbe, vous ne le désiriez peut-être pas
  • - Docteur, il faut que je vous pose une question
  • - Je vous écoute madame
  • - Voilà, mon mari est considéré comme stérile, je jure devant dieu, que jamais je ne l'ai trompé, comment expliquez-vous cette grossesse?
  • - Madame, la médecine n'est infaillible, il se peut que la stérilité de votre époux, n'aie été que passagère, par exemple des spermatozoïdes en trop petit nombre ou trop faiblard, cela arrive fréquemment vous savez, ce phénomène peut-être dû à de nombreux facteurs, mais j'y pense vous avez déjà un enfant, n'est ce pas?
  • - C'est exact, mais c'est par aide médicale, c'est à dire avec le sperme d'un donneur
  • - Cela n'est pas prouvé
  • - Comment cela?
  • - Ecoutez-moi chère petite madame, si vous voulez, la science peut vous dire avec exactitude si vos enfants, car maintenant il y en a deux, sont de un, bien deux frères de sang, et qui est le père
  • - Comment cela?
  • - Par le test d'ADN, pour ce faire, il me faut, un peu de salive de votre premier enfant et de votre époux
  • - Du petit, c'est possible, mais de mon mari?
  • - Et pourquoi?
  • - Je doute qu'il accepte de se prêter à ce test, cela fait plusieurs mois qu'il ne m'adresse même pas la parole
  • - Je comprends, mais je n'aurais qu'un cheveu de votre époux et le test peut être fait
  • - Merci docteur, je vais essayer par le biais de ma mère

La salive des deux enfants fut fait sans aucun problème, pour celle de Pierre, il fallut toute la diplomatie des deux grands-mères pour avoir de quoi exécuter le test comparatif

Lorsque enfin les résultats furent remis au médecin, ce dernier convoqua, Rose, Pierre avec les deux enfants dans son cabinet.

  • - Monsieur et madame Lechantre, j'ai les résultats des tests ADN, je vous certifie et vous le prouve que vos deux enfants sont bien du même père et que le père est bien vous monsieur Lechantre et non un donneur extérieur
  • - Vous pouvez vous expliquer plus clairement docteur, demande Pierre
  • - M'expliquer non, mais vous le prouver oui, regardez les trois diagrammes vous comprendrez mieux
  • - Non, cela est trop facile
  • - Monsieur, je vous certifie sur l'honneur, que ces trois tracés ont été faits avec le plus grand sérieux dans un laboratoire tout ce qu'il y a de sérieux
  • - Je ne puis être le père de ses enfants, vu que je suis stérile
  • - Erreur cher monsieur, j'ai demandé à avoir les résultats de vos tests, il s'avère qu'à un moment donné vous aviez des spermatozoïdes en trop petite quantité et trop faiblard, mais vous n'avez jamais été stérile
  • - C'est pourtant bien ce que m'a dit le médecin
  • - Exact, vous l'étiez à l'époque, ne me demandé pas pourquoi, car je ne saurais vous répondre, l'analyse de votre sperme est une chose, mais je n'ai pas de résultats de votre état général à l'époque
  • - Je n'ai jamais été malade
  • - Il n'est nullement nécessaire d'être malade pour être stérile à un moment donné, il suffit tout simplement d'une période de stress, toujours est-il que les deux bambins sont bien de vous

Rose assise tenant ses deux enfants dans ses bras, regardait son mari, il semblait complètement dans le vide, alors elle posa Kévin sur le sol, directement le petit se dirigea vers son père, e dernier alors que depuis des mois l'évitais, le souleva dans ses bras et l'embrassa en pleurant, alors il se leva, se dirigea vers sa femme, se mit à genoux, lui pris la main et avec les larmes aux yeux il lui demanda de bien vouloir le pardonner pour avoir douté de sa fidélité.

Le médecin pris le nouveau-né hors des bras de Rose et dit

  • - Embrassez-vous donc, grands gosses que vous êtes, vous vous adorez cela se voit et se sent même un aveugle peut le voir

Longuement les deux époux s'étreignirent et s'embrassèrent, comme ce fut bon de se retrouver

La petite famille est de nouveau unie et heureuse, que de souffrance pour l'un comme pour l'autre à la suite d'une mauvaise explication donnée par un médecin, non pas qu'il se soit trompé, mais parce qu'il n'a pas fait le nécessaire pour savoir d'où venait cette stérilité passagère.

Tout est oublié, ils vivent heureux, depuis Rose prend soin de prendre la pilule, ainsi elle évite d'avoir encore une grossesse, pas qu'elle ne le désire pas, mais de cette manière il n'y aura plus de discussion ni de méfiance.

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