Thaïs était armée et le menaçait. Assis dans le canapé, il riait. Il riait aux éclats. Tu n’es pas cap, vas y essaie, qu’on rigole un peu. Elle, elle était livide, le regard désabusé faisait transparaître quelques larmes imminentes.

          Je ne pouvais plus supporter. Il fallait en finir. Appuyer sur la gâchette. Que tout cela cesse une fois pour toutes, Fyodor était un être cruel, immoral et sans remords. Un être cruel, immoral et sans remords. Un être cruel immoral et sans remords. Un être cruel, immoral et sans remords. Un être cruel ..

          Le coup est parti d’un seul coup. Un bruit sourd et son regard. Son dernier regard plein de pitié et de peur. Un regard d’enfant. Un regard innocent. Thaïs se mit à crier mais je lui dis de se taire. Qu’il ne fallait pas avoir peur, désormais, tout était fini. Il fallait en finir.

          Le sang coulait le long de ton visage, tu étais magnifique. Un élan de tendrese et d'amour m'envahit. J'eus presque envie de t'embrasser, mais la hantise de salir ma nouvelle robe noire me ravisa. Que vais-je désormais faire de ton corps ? Ce corps si dégoutant et révulsant quelques minutes auparavant encore. J'ai pris un grand sac poubelle et je t'ai trainé, trainé jusqu'à la porte, jusque de l'autre côté de la rue, jusqu'à la rivière. Tu me paraissais tout lèger. Je riais. J'ai gagné. J'avais enfin le total contrôle sur toi, sur ta dépouille.