TECHNICOLOR

T’as un ticket valable à vie

Qui donne accès à la folie,

Au cinéma, à ses décors,

A la vie en technicolor.

Tu regardes ça de ton fauteuil,

Tu compatis, la larme à l’œil,

Tout en dégustant un steak frites

Et ta boisson stéréotype.

La misère, tu sais qu’ça existe,

Les viols, la guerre, les terroristes ;

Tu l’as au programme tous les jours

Sur ton écran, depuis ta tour.

Et comme t’as peur qu’ça t’contamine,

Quand ton quota est au maxi,

Pour éviter l’blues, la déprim’,

Tu coupes le son et zappes le film !

REFRAIN

T’as plus d’repère, y’a plus d’frontière,

Entre le vrai, le mytho, entre la vie et le faux.

Plus de barrière, rien qu’des faussaires,

Entre le laid et le beau, entre ton cœur et ta peau.

Un peu de temps, de compassion,

Ça coûte pas cher et puis c’est bon

Pour nettoyer les saloperies

Que t’as pensées ou que t’as dites.

Entre un bon match et une série,

T’en r’mets une couche d’vant tes amis,

Histoire qu’ils pensent que t’es quelqu’un,

Que t’as un cœur, que t’es humain…

Et puis quand t’as refait le monde,

Tu débarrasses, et tu retombes

Dans le marasme, ton quotidien,

Insultant l’Autre, pour tout et rien !

REFRAIN

Ami, fais gaffe à ton bonheur ;

Il est fragile, car le décor

Du film dont tu es spectateur,

C’est ta vie en…technicolor…

Tous droits réservés par et texte de   Blanche Plume