Tu m'as laissé, là, telle une feuille morte, virevoltante avec le vent. Et moi, perdue au milieu de cette neige. Blanche et pailletée, je ne me fonds plus dans le décor. Mes joues sont rougies par les larmes, mon nez coule. C'est une image horrible. Terrifiante de moi. Personne ne comprend. Je ne mange plus, ne dors plus. Sous mes yeux se sont formés deux énormes fossés violets, et sur les veines de mon poignet, plusieurs traits ensanglantés. Certains jours, je demeure sur mon lit, mes genoux repliés sur ma poitrine. D'autres jours, je marche sans cesse et crache cette boule de larmes, coincée dans mon ventre. J'ai beau adoré tes murmures, et ta voix si douce, au fond je voudrais que tu ne sois qu'à moi. Égoïste. Ma peau adopte une couleur blanchâtre, et efface peu à peu, le teint de pêche que l'été m'avait laissé. Mes mains perdent de leurs forces. Beaucoup de verre brisé sur le parquet. Mes cheveux se mêlent dans le vent, et mes yeux verts, sont noyés de larmes. Je ne comprend plus, ni pourquoi ni comment je t'aime. Et ta voix qui me supplie d'arrêter mes "âneries" comme tu dis, ta voix remplie de regrets. Mais ta pitié, je n'en veux pas.

Je nous vois encore, tous deux allongés. Moi, enroulée dans tes bras, somnolante sous le poids de tes mains qui caressaient mes cheveux. Quand nos lèvres se touchaient, suite à nos nombreuses disputes. Je suis lucide, à quinze années passées, je sais que tu ne reviendras pas; que chaque jour, je te perdrais un peu plus. C'est à elle que tu diras ton amour, plus à moi. < Petit coeur est tombé, sur une Bombe. Petit coeur est tombé, ça fait mal ... >