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Les villes de l'arrière-monde (3). par poete83

Les villes de l'arrière-monde (3).

Je soutenais la poutre,

J’adorais ce métier :

Vingt deux heures de travail,

Par jour sans m’arrêter.

Les bras levés, tendus,

Les muscles gonflés et durs,

Immobile, sans parler

Et fier de ma mission.

Nous étions cinq debout,

Travaillant sans nous plaindre,

Les bras levés, tendus,

Supportant le plafond.

Parfois, on entendait,

Au-dessus de nos têtes,

Des bruits de pas pressés,

Mais nous le savions tous,

Au-dessus, il y avait,

Cinq personnes comme nous,

Les bras levés tendus,

Supportant le plafond.

Et puis au-dessus d’eux

Et au-dessus encore,

Des hommes, encore des hommes,

Qui faisaient comme nous.

Je ne connaissais pas,

Mes voisins de labeur,

Je sentais leur présence

Et parfois leur odeur.

Quand arrivait la pause,

Un verre d’eau, puis un fruit,

Quelques massages rapides,

Dix minutes de sommeil

Et on recommençait.

Personne ne savait rien,

Il y avait quoi là-bas ?

Là-bas près des nuages,

Quel mystère effarant,

Quel divin personnage ?

De temps en temps, passait,

Parmi nous, une femme,

Elle aussi bras tendus

Et qui vaporisait

Sur notre poutre aimée,

Un nuage protecteur,

Qui éloignait les bêtes.

Parfois un tremblement,

Nous tous, nous le savions,

Sans rien voir, concentrés,

Un des nôtres mourait,

Un autre prenait sa place,

La poutre tenait bon,

Telle était notre mission.

Un jour elle m’a frôlé,

Elle était indécente,

La seule parmi les hommes,

Elle venait, puis partait,

Allant toujours plus haut,

Sans cesse vaporisant,

Le baume de la poutre.

Elle seule aurait pu dire,

Le mystère des nuages,

Ce qu’il y avait là-bas,

Au tout dernier étage.

La regarder, jamais,

Jamais poser mes yeux,

Sur elle, sur son visage.

Tout juste, la sentir,

Attendre son passage.

Le temps ne passait pas,

Ou il passait trop vite.

On savait sans savoir,

Que parfois, un des nôtres,

Etait récompensé

Et montait un étage.

Il retrouvait là-bas,

De nouveaux compagnons.

Un jour, elle murmura,

Au creux de mon oreille,

Moi je sais ce qu’il y a,

Là-bas dans les nuages

Et je vais te le dire…

Près des nuages, il y a…

 

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Style : Poème | Par poete83 | Voir tous ses textes | Visite : 210

Coup de cœur : 9 / Technique : 8

Commentaires :

pseudo : quésaco

etrange et avant gardiste, why not??

pseudo : Le gardien du phare

Science poème-fiction...., pas mal ...

pseudo : BAMBE

Excellent, un régal que ce texte, ses images surréalistes qui pourtant ressemblent à la vie. Coup de coeur, pour voir ce qu'il y a sous tes nuées d'écrits.

pseudo : Iloa

Ho oui...Je l'avais raté celui ci. Je viens de voir que la suite m'attend. Bravo !