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SILENT ILL par Sam A Hell

SILENT ILL

J'ai dit adieu à ma belle
Car à présent elle s'est endormi.
Son dernier soupir
Qui longuement me fit souffrir
La délivra de notre mondre
Et désormais je suis las.
Dans ma tête abonde
Une résonance sombre
Et je vis toujours près de toi.
Car dans cette douleur immonde
Plus jamais, côte à côte, ne marcheront nos ombres.
Les couchers de soleil
Me laisseront froid.
La glace de l'hiver
Sera dans mon coeur
Car je me souviens d'hier
Où nous étions nos âmes soeurs.
Que la soufrance soit pour moi
Suffisamment pénible
Afin que jour après jour
Je me souvienne de notre amour.
Hier encore tu étais en vie
Et ce soir-là tu me laisses sans aucune envie.
Je continuerai car tu me l'as demandé
Dans cet adieu malheureusement inachevé,
Ecrit avec ton sang
Et baigné de mes larmes.
Certaines lettres en sont effacées
Mais je sais ce que tu voulais dire.
Au début je n'ai pu m'y résigner
Mais il a fallu que ton état empire.
Toutes les drogues du monde
N'auraient pu te sauver.
Les souvenirs m'inondent
Et tu ne reviendras jamais.
Jamais
jamais
jamais...
Oh mon dieu
Préservez mon âme de la folie
Permettez que je me couche sur son lit
Et que son odeur y reste à jamais
Afin que je sombre dans la nuit
Et rêve à ses côtés.
Nous ne nous serons connus que quelques années
Durant lesquelles je n'ai cessé de t'aimer.
J'ai bien prié et dieu et le diable,
Tenté de vendre mon âme à présent instable,
Mais rien n'y a fait.
Je ne crois plus rien de réel.
Mon cerveau s'est atrophié,
Mes doigts dans tes cheveux morts entrelacés.

Et tu viens de me quitter
Pour m'oublier à jamais.
Je n'ai plus de larmes dans mes yeux,
Tous mes fluides corporels se sont évaporés.
Je ne sais plus quel est le meilleur des deux
Entre vivre et me laisser crever.
Tu n'existes plus que dans ma tête
Et ton corps à présent froid me le répète.
Je te dois la vie
Et tu viens de me donner la mort.
Une petite fille a eu le temps de naître
Et elle me rappelle à présent ma douleur.
Elle n'a que quelques semaines
Et me crève déjà le coeur.
Je l'aime plus que ma vie
Et lui donnerai un amour infini.
Je t'aimerai à travers elle
Qui était pour toi
Notre aboutissement,
Selon tes mots qui manquent à mon oreille.
Le son de ta voix
Sera toujours en moi
Et ton corps froid
Dans la cave glacée reposera.
Je te garderai intacte
En attendant le jour où enfin
Le miracle se produira
Et où mes expériences toucheront à leur fin.
Je te ramènerai à la vie
Et personne ne dira rien.
Car une vie de souffrance
Est digne d'un animal sans âme
Mais pas d'un quidam
Que d'aucun accuse
De verser dans le mal.
En ces années troubles de difficultés et de diableries
Je te ramènerai à la vie.
Par n'importe quel moyen,
Pour sauver mon destin
Et rendre heureuse Naële, notre fille,
Avant qu'elle ne pleure.
Je l'entends dans la pièce à côté
Qui crie et a sans doute faim.
Je vais la rejoindre et te laisser
Après, sur la table de nuit, avoir posé ce billet.
Je le lirai tous les jours
Pour me donner du courage.
Je t'embrasse
(tu es si froide)
Et vais mettre ton corps dans la grande pièce vitrée
Où tu reposeras pendant quelques années.
Adieu, ma bien-aimée,
Je ne te reverrai en vie peut-être jamais.
Je taime et pleure,
Je souffre et me leurre.





Docteur Semaj Dnalrednus
A sa tendre et morte bien-aimée
En ce jour du 1er Août 1880

Village de Semîn, dans le Drag, en pays d'Ecnarf.




Note additionnelle du 10 Janvier 1890 :

Naële a dix ans aujourd'hui. Elle est la plus belle fillette de tout le village. Elle réclame souvent sa mère. Mes travaux avancent. J'ai cru, mais j'ai probablement imaginé la chose, entr'apercevoir un sourire sur les lèvres d'Eleana, dans son cerceuil de glace. Mes stimulations électriques fonctionnent-elles ? J'espère être près du but...



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Coup de cœur : 9 / Technique : 7

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