Méfiance et mille fois gare!

Aux politicards, aux tartuffes, aux cafards.

Gare à leur progéniture

Dont le sein tété

Est celui de l'imposture,

Dont le sein sucé

Est celui de la souillure.

Méfiance et mille fois gare!

A ces cagots, à ces effrontés, à ces politicailleurs,

A ces corrompus sans scrupules, à ces imposteurs,

A ces sans pudeur dont

Les idées et les attitudes

Sont mesquines et dont

La devise qu'ils se répètent

Tout bas, clandestine, est:

"Se vendre et s'acheter!

Et vive la vénalité!"

Méfiance et mille fois gare!

Car, ceux -ci, qu'ils soient d'ailleurs ou d'ici,

Les paroles, même vieilles et rouillées,

Ils les dépoussièrent et les beurrent,

Ils les liment, ils les polissent,

Ils les trempent dans l'eau de fleurs,

Et vous les adressent bien astiquées,

Agencées, peintes, en couleur.

Si brillantes!

Si scintillantes!

Si odorantes!

Qu'elles peuvent éblouir,

Qu'elles peuvent endormir.

                                                                                 Méfiance et mille fois gare!

A ces paroles roses, en couleurs

Paroles de fleurs, paroles de beurre

C'est un piége, c'est un leurre.

N'y mets pas l'oreille!

N'y mets pas le cœur!

Quelle que soit leur brillance

Quelle que soit leur luminance

Elles pâlissent et deviennent

Fades les couleurs.

Quelles que soient leurs odeurs

Quelle que soit leur beauté

Elles meurent et se fanent

Les fleurettes et les fleurs.

Quelle que soit la crème

Quelle que soit sa saveur

Il fond vite, le beurre.