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Couleur femme / mère par Déméter

Couleur femme / mère

 

 L’amour braque les ténèbres, à la recherche d’une vie, une petite vie sans importance, sans goût, sans odeur, sans couleur, sans forme.Fondue dans l’inexistence, minuscule elle vient se nicher dans les terres secrètes.

Mue dans la tiédeur heureuse, pulsée au sang du cordon, un rythme palpitant envahit l’espace à la mesure animale.

Immersion dans un univers cataclysmique ; le silence du néant s’éloigne alors que la vie s’engage dans ces terres à peine étayées.

Mère souterraine, la Terre peut trembler, tu loges dans tes chairs la vie qui aspire ton énergie et t’ouvre à la joie. Tu n’es qu’une enfant, pas encore née ; tu m’attendais.

La vie qui sauve la mort, et la haine, et l’accablement, oui la vie qui sauve jusqu’à la dernière miette.

Jusqu’à la dernière goutte d’espace.

Jusqu’à ce que pressions étreignent mon corps tendre et mobile, jusqu’à  ce qu’elles le tordent dans sa souplesse, et le poussent dans un tunnel abominablement étroit…

...j’étouffe !

Encore maintenant, je ne respire que lorsque je m’approche de la lumière au sortir des tunnels.

 Née.

Nous étions en confidence charnelle, et je tombe dans le froid, dans un vaste froid bien trop grand pour moi. Tu es mon astre irradiant, la température idéale émane de ta peau, ton odeur ta voix habillent mon espace de sécurité. Peau contre peau…dormir.Il paraît que ce n’est pas l’heure, pas l’heure de dormir. On me stimule…je m’aperçois que j’ai une bouche, qui s’ouvre appelant un cri. Non du lait, et la douceur pénètre mon palais.

Je n’ai pas crié mère, ton lait abondant m’a comblée.

Comblé, ce vide découvert après l’éternité de la naissance.

Un vide que seul le plein pouvait absorber.

En toi j’étais le contenu, toujours soutenue, bordée de sérénité.

Hors de toi, la brûlure de l’air qui pénètre, l’aspiration à la douceur, cette douceur souffle que je pouvais toujours pousser plus loin, jusqu’à la moindre cellule de ce corps qu’il allait  bien falloir que je possède.

 Oh berce-moi mère et que ta raison demeure bien au-delà de la saison des récoltes, car le souffle peut conduire la conscience vers d’autres découvertes, toujours plus loin.

Tu le sais, toi, que le corps donné est vaste, tu comprends qu’il s’étend vers des terres insoupçonnées, que découvrir ces horizons est un cadeau de vie pour peu qu’on ignore la peur et le doute.

Ce n’est pas l’heure de dormir.

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Style : Poème | Par Déméter | Voir tous ses textes | Visite : 824

Coup de cœur : 8 / Technique : 6

Commentaires :

pseudo : malone

t'as une écriture vraiment attendrissante... alors lui je l'aime! au plaizir demoizelle..

pseudo : Déméter

Merci pour ton passage malone. Tu n'es pas le seul à me dire que ce texte est tendre, mais cette prose ne semble pas parler aux lecteurs sur Mytexte. Je l'ai écrit en liaison avec le thème du Printemps des Poètes 2010 ; "Couleur femme".

pseudo : malone

ah oui j'ai vu ça la dernière fois! emballant comme sujet vraiment... pas grave si ça parle pas aux autres sieur malone aime pour tout le monde (sourire!) au re- plaizir la belle... et un autre gros CDC pour ta "couleur femme" qui te va si bien héhé!

pseudo : nage

super! ! ! ! j'adore......Grand cdc.Biz amical