Seule dans mon royaume , triste caverne humide, entends mes pas qui résonnent. Accès privé, je songe, seule dans mon royaume et loin des salauds. Qui sont ces salauds? Je ne dirai rien. Je serai jugée et je ne veux point l'être, même si cela ne me touche. Le jugement fait l'histoire. Je suis l'unique créatrice de mon existence misérable.
Inconnu je peux t'aimer, même si je ne te connais pas. Je peux admirer ton âme mais pour que cette admiration soit perpétuelle alors ne devenons jamais amis. Je me contenterai d'un rien. On ne se connaît pas. Sûrement me détestes tu. Peu importe. Je m'en fiche. Mais si tu me hais alors je te hais aussi. Je peux t'admirer. Contradictions. Je loue mais je pense vide. Je joue dans ton jeu et tu ne vois rien. C'est amusant. Mais à force ça me lasse. Il n'y a que moi que je contraries. Ignorants et ô pauvres imbéciles, seul mon élévation m'est chère et je prends plaisir à vous voir croire.
Répit.
Non ma plume, continues. Libères et écris. Ecris ce monde malsaint et naif, écris ta peine profonde et ton désarroi totale. Je n'ai plus d'amis. J'ai beau être entourée de milles âmes, mais je me sens horriblement seule. En fait je crois que j'aime bien. Sado blasée. Et puis je pense à lui. C'est atroce. Si seulement je pouvais lui manquer. Même un peu. J'ai toujours aimé le plus ceux que je vois le moins. Les gens ménervent. Trop égoistes et hautains; Faut-il être faible pour se créer un "je" qui n'est pas?
Parfois j'aimerais me tirer une balle dans la tête. BAM! Propos qui ne sert à rien. J'ai peur de la souffrance. Pas très courageuse finalement. Envie de partir si souvent afin de m'éloigner de cette vie routinière que j'ai l'impression d'avoir vécu des dizaines de fois. Mais je reste. Oui. Je préfère m'ennuyer un peu auprès d'elle. Ame frêle, silencieuse et fragile comme le vent d'automne, âme meurtrie qui sent le vieux tabac usé.
Odeur de chicorée que je hais mais qui me rassure.
Je reste.

( Même ça ne me rendra pas mon père. Salaud.)