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PRENDRE LE TEMPS COMME UN ENVOL par NAMOR

PRENDRE LE TEMPS COMME UN ENVOL

Déjà s'adoucissent les cimes pour devenir collines,
révélant un ciel de plus en plus dégagé.
Sur le chemin, les arêtes vives des cailloux se sont usées
à trop de combats vains et stériles.
Le temps les a polies
jusqu'à s'arrondir comme des galets ventrus.
Tes pas y avancent, moins blessés,
et mon regard voit, dans ces courbes,
la promesse de ton corps apaisé
à l'orée de nouveaux matins.
L'aube et le crépuscule se noient dans le même Tout,
ténèbres éclairées.
Jaillies des entrailles de la terre sombre,
les étoiles éclaboussent le jour naissant.
La lumière a besoin de l'obscurité
pour exprimer sa différence :
Sans les rayons du soleil,
le noir ne serait que du vide.
Nous passons du monologue à l'échange
en exigeant une oreille à tout mouvement de nos lèvres.
Tout regard, s'il ne plonge dans un autre regard,
n'est-il pas qu'un oeil ?
Nos mains,
privées du croisement de nos doigts
et du prolongement de nos sensations en caresses,
n'avaient-elles pas pour seul horizon
la manipulation ?
La vie commence-t-elle avec la naissance
ou bien,
quand s'approche la mort,
surgit-elle enfin
comme accouchée de tous les balbutiements antérieurs ?
Il n'y a rien à regretter des apprentissages de la vie
qui ne sont pas la vie.
Apprendre est progression
et l'on ne progresse qu'en accumulant les échecs.
Les succès, les réussites ne donnent pas envie d'avancer,
au delà.
Quand le bonheur est là, on s'y installe.
Autant dire
que commence alors le lent cheminement
vers la mort.
Il nous faut un bonheur
en perpétuelle construction,
en avancées solides
comme les marches de marbre
qui mènent en haut du temple.
Nous n'avons pas encore franchi les montagnes
derrière lesquelles s'amorce la route
où nous marcherons ensemble.
Mais la lumière jetée sur nous
nous éclaire d'une certitude nouvelle :
Dorénavant,
nous savons que cette route existe.
Cette connaissance enfin révélée
gonfle nos coeurs et nos pensées
de courage et d'espérance.
Rencontre.
Rencontre puis communion.
Rencontre puis communion puis dialogue.
Rencontre puis communion puis dialogue puis symbiose.
Le chemin fut long et chaotique.
Il ne nous a épargné aucune souffrance,
aucune blessure.
Mais nous avons dominé le temps :
C'est là que réside la seule vraie puissance.
La promesse de nos corps soudés,
comme une offrande,
comme un sacrifice volontaire aux dieux,
comme une transfiguration imaginée,
nous pouvons maintenant la sublimer,
dans la joie.
Je te voulais comme on veut l'impossible.
Il me fallait cette fleur introuvable,
cette déesse
qui transforme un simple humain en héros
comme une naissance.
Entre folie et éternité,
entre humanité et divinité,
nos hésitations tomberont demain.
Nous entrerons en déraison
avec sagesse.
Les autres
n'imagineront sûrement que nos corps rassasiés,
dans la chaleur de nos draps,
dans l'éclat de la lune et la lumière du soleil,
dans la fraîcheur de l'eau,
sur la mousse des bois.
Jamais ils ne sauront la force du Nous
qui nous unit.
Ils ne sont que témoins,
au mieux acteurs de leur vie.
De quelle comédie ?
De quelle tragédie ?
Ils ignorent tout de l'étincelle
qui nous guide et nous grandit.
Nous,
nous montons vers l'éternité
après avoir failli en mourir.
Nous nous sommes retrouvés
juste avant le désespoir.
Quand le choix à faire est vital.
Alors, nous nous sommes choisis.
Nous avons choisi.
Nous serons créateurs.
NOS PROPRES CREATEURS.

 

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Style : autre | Par NAMOR | Voir tous ses textes | Visite : 313

Coup de cœur : 15 / Technique : 12

Commentaires :

pseudo : Iloa

Très touchants ces mots du coeur... Cdc...

pseudo : anahata shen

Vous me troublez..... Rien n'est laissé au hasard, rien ne manque.... Juste une rencontre...