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JUSQU'A NOUS par Baal

JUSQU'A NOUS

Ma douce et tendre Laura.

       Rien de ce que j'ai connu jusque là n'est comparable à tes mains se posant sur mes joues, à tes pouces carressant mes pommettes et ton souffle cherchant la compagnie du mien.
       J'aurais voulu te rêver, quand mon front sert, au tien, de frein à l'attirance que subissent nos lèvres, mais cela aurait été en deça de ce que tu m'as procuré comme désir violent de mutuellement nous posséder. A présent, je n'ai d'autre raison d'exister que d’attendre patiemment que tu me nomme "le mien" afin de pouvoir te chuchoter "la mienne".
       L'effet que me procurent tes doigts, à l’instant où ceux ci me caressent la nuque pour glisser vers mon cou est plus doux que le frolement des ailes d'un ange.
       Compare-le à celui que produisent les extrémités de mes bras lorsqu'elles glissent fièvreusement sur ton dos et tu saisiras dès lors l'intensité de mon addiction.
       Qu’Hachem m'offre le Schéol et m'accorde en contre partie une vie à tes côtés.

       Princesse, quel homme, si ce n'est l'imbécile qui remplis les rangs du commun des mortel, resterait insensible lorsque celle sur laquelle il jette son dévolu lui avoue qu'elle en aime un autre plus beau, plus patient et plus tendre mais qu'en une décennie, elle sait dès maintenant que ce parfait éphèbe ne lui offrirat que l'ennui.
         Je t’aime pour la confiance que tu m’apporte, pour celle que tu me porte mais je te désire surtout pour la place que tu m’accorde dans ta vie.
       Tu peux être certaine que je ne veux pas te regarder vivre mais que je souhaite être, celui qui partagera ton existence dans nos passions communes.
       Je me targue, mon amour, d'être le gardien du brasier qui alimente notre relation. Ce feu intense qui embrase mon être rien qu'au souvenir de ton regard comme à celui de la soie de ton épiderme et réchauffe mon coeur dans l'espoir de te savoir un jour, peut être, totalement mienne.
       Je sais que tu préfères en douter car rien n'est pire que la trahison de ce bel idéal. Oui, je ressens ton agacement face à mes certitudes mon Adox et ta notion du temps qui désagrège les sentiments me laisse entrevoir la nécessité à extèrioriser l'indéfectible amour qui m'assujettis à toi.
       Ma douce âme soit toutefois rassurée, je ne viole pas l’espace des autres, tu sais que je m’y fais inviter. Et si cette hospitalité est sincère, ce dont je ne doute pas en ce qui te concerne, alors je suis prêt à tout donner, pour partager le meilleur et surpasser le pire.

        Ma Parfaite, j’insiste également à vouloir t’assurer que je ne me force jamais lorsqu’il s’agit de toi et ne vais pas à l'encontre de ce que je suis. Je laisse juste à la multitude qui est en moi, le droit d'exister dans le but avoué de te servir et de t'apaiser.
        Je ne me flatte point d’être un divin compagnon, même si ta seule présence m’incite à tenter d’y accéder. Non mon Eurydice, l’unique conviction qui m’anime réside dans l’ineffable amitié que je ressens et l’indicible amour que je te voue.
       Consens à me laisser être, ton point d’appui, ta vérité, l’assurance d’un refuge quand la vie prends plaisir à être cruelle à ton égard car ma seule prétention est de représenter l’ultime visage et le dernier prénom qui hantera ton souffle au crépuscule de tes jours.

        Je n’ai « Dieu » que pour toi et je me plais à t’imaginer, à la lecture de ma médiocre prose, paré de ce sourire que tu accorde aux pathos qui ont jalonné ton existence. Tu dois trouver, au mieux, mes écrits décousus, au pire tu te demandes, encore, où je veux en venir.
        Soit certaine, que rien de ce que tu peux m’asséner comme vérité n’est en mesure d’écorcher les émotions qui me lient à ton exquise personne.
       Seuls tes silences gênés, tes non-dits aux nombreuses nuances m’occasionnent des doutes et des questionnements qui me mènent aux Enfers de l’incertitude. Je les crains autant que tu redoutes ma capacité à me comporter en complet imbécile lorsque nous nous retrouvons tout deux en société.
       Avec du recul, j’acquiesce d’ailleurs dans une profonde contrition, face à la colère et la honte que te procure mon insipide comportement.
        J’essaye sincèrement d’y remédier même si j’entretiens le secret espoir que la beauté qui m’anime lors de nos délicieux moments d’intimité rejoint (toute proportion gardée) l’idée que tu te fais de l’accessibilité du plus grand nombre aux chefs d’œuvre du passé qui te procurent tant de ravissements.
       Pourquoi offrirais-je à la plèbe ce que je réserve à ma Reine ?
       Tu as tellement redouté leur réaction face à la connaissance de notre relation que s’est instillé en moi le doute sur leur capacité tant humaine qu’intellectuelle à comprendre ce que nous sommes l’un pour l’autre…
       Mais laissons de coté ce sujet de discorde et faisons confiance au temps afin de le laisser seul juge car j’aime autant que toi avoir raison mais je déteste bien plus d’envisager la possibilité que tu ais tord.

       Mon cœur, je t’ai, à de nombreuses reprises, avoué mon impression de t’avoir désiré et peut être même connue dans une autre existence, d’être en mesure de t’attendre dans celle-ci et de t’espérer dans une prochaine. Tu ne semblais d’ailleurs pas totalement surprise par cette déconcertante inclination.
       Comprend dès lors que ma peur de te perdre à chacune de nos disputes, à la moindre de nos tensions, n’en est que la conséquence.
       Ma douce amie, cette angoissante  phobie n’est nullement déterminée par une quelconque notion de possessivité, de besoin ou de nécessité à t’accaparer.
       En vérité je te le redis Laura, mon âme te réclame depuis sa création.
       J’ai la sensation que toutes les souffrances et le mal être qui m’assistent dans cette vie, trouvent leur source dans l’inaccomplissement et l’inachèvement que ressentent chaque molécule qui constitue mon être face à ton absence.
       Je comprends toutefois l’inquiétude, la peur et le rejet que peut provoquer une telle déclaration si elle n’est pas sujette à une évidente réciprocité.
       Si toutefois tu saisissais totalement la force et l’intensité de mes propos, si ta solitude intérieure n’était autre que le pendant de la mienne sois assuré que nos errances mutuelles n’ont pas été inutiles puisqu’elles nous ont menés :

 … JUSQU'A NOUS …

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Style : Pensée | Par Baal | Voir tous ses textes | Visite : 410

Coup de cœur : 13 / Technique : 11

Commentaires :

pseudo : BAMBE

Délicieux, sublime déclaration d'Amour à faire pâlir de jalousie toutes les Eurydice. Enorme CDC

pseudo : Baal

Encore une fois merci Bambe...