Publier vos poèmes, nouvelles, histoires, pensées sur Mytexte

Chanson : FILLES DE JOIE... par Blanche Plume

Chanson : FILLES DE JOIE...

FILLES DE JOIE

 

Elles ont déjà touché le fond, franchi le seuil du désespoir ;

Toute une vie de désillusions, pour terminer sur le trottoir.

Savoir sortir de sa tête, se dédoubler, partir ailleurs,

Louer son corps, de cinq à sept, ou bien plus tard, pendant des heures…

 

Son mac est un vrai paradoxe : un protecteur, une menace,

C’est un adepte de la boxe, qui la décore de quelques traces…

Son quotidien c’est bas résilles, alcool, Exta et MST,

Descente de flics, talons aiguilles, humiliation et détraqués.

 

Elles pleurent dans l’ombre, les filles de joie, celles qui arpentent les boulevards,

Elles sont pas fières, qu’est-ce que tu crois, ces silhouettes des boudoirs…

Même si parfois elles ont le vice, elles n’ont souvent pas eu le choix,

Souffrir la honte et les sévices, à dix-sept ans, on n’en rêve pas !

 

Et ces clients qui font semblant de n’être jamais candidats,

Tous ces vieux, ces adolescents, qui simplement passaient par là…

N’ont ni respect, ni compassion ; ce qu’ils achètent, ils le consomment,

Qu’est-ce que c’est que quelques biftons, pour rejouer Gomorrhe et Sodome. 

 

Ils vont rentrer se racheter une bonne conscience de bons époux,

Renfiler les costumes taillés, partir bosser, gagner des sous.

Ils vont surtout prier très fort, pour que jamais leurs petites filles,

Ne finissent dans les mains de porcs, ou sur les trottoirs de Manille.

 

Elles pleurent dans l’ombre, les filles de joie, celles qui arpentent les boulevards,

Elles sont pas fières, qu’est-ce que tu crois, ces silhouettes des boudoirs…

Même si parfois elles ont le vice, elles n’ont souvent pas eu le choix,

Souffrir la honte et les sévices, à dix-sept ans, on n’en rêve pas !

  

Quand arrive le petit matin, salis dans l’âme et dans le cœur,

Les travestis et les catins, rentrent chercher de la chaleur.

Ils diront à ceux qui les aiment, que le boulot les a crevés,

Travailler de nuit à la chaîne, c’est vraiment un très dur métier…

 

Ils n’auront pas vraiment menti, à leurs petits amours chéris,

Mais ils vont prier, eux aussi, pour qu’ils n’aient jamais la même vie...

 

 

 

Tous droits réservés par et textes de Blanche Plume

Novembre 2006

"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"

Style : Poème | Par Blanche Plume | Voir tous ses textes | Visite : 557

Coup de cœur : 11 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : Iloa

Ton texte est splendide, touchant...beau simplement. Quelle misère !

pseudo : Ombres et lumières, une vie

D'accord avec Iloa. Près de 20 ans de travail sur la prostitution me font apprécier plus encore la justesse de vos ressentis. Vraiment merci pour ces femmes. Coup de coeur évident.