Je ne peux plus réfléchir, j’aimerais tout oublier, ou exploser, mais dans tous les cas que toutes ces pensées s’en aillent ! Trop de questions sans réponses, trop de colère, trop de haine, pas assez d’amour. Trop d’envie, pas de plaisir. J’ai toujours dit que je serais une meurtrière. J’ai toujours dit que j’aurais de grave problèmes mentaux et que je finirais anorexique, omnibulée par mon poids. Au moins je m’en rends compte.  J’aimerais tant ne pas être folle. Etre normale. Ne pas parler seule, ne pas marmonner et jeter des injures au premier passant qui n’a rien fait. Mon souhait le plus fou est d’être écoutée. Que les autres pour une fois se retournent vers moi lorsque je les appelle. Et qu’à ce moment je puisse exposer mon idée, ma petite blague, mon anecdote.  Si je deviens dangereuse plus grande, après avoir tué quelqu’un, ce sera à cause d’eux. Une sorte de traumatisme de mon enfance.  Les psychologues analyseront mon état, ils diront que c’est probablement parce que personne ne faisait attention à moi, que j’avais besoin d’amour et d’amitié. Et que je ne l’avais pas eu. Ce n’est pas à moi qu’il faudra en vouloir. C’est à eux.

Je les aime et je les hais. Je les hais d’être si immature, si indifférent. Je les déteste car ils ne me prennent pas en considération. Je les aime tous simplement parce que c’est eux et personne d’autres, je ne peux pas me passer d’eux. C’est un plaisir et une souffrance. Mais la souffrance est mille fois plus puissante que le plaisir. Elle est tellement plus grande que le bonheur. Elle dépasse tout sentiment, prend même le désir sur la colère. Souffrance, tristesse.

En plus de ça des questions, plein la tête, des peurs inexplicables, des analyses de soi-même. Trop de choses ! J’ai peur de la routine. Je suis absolument effrayé par le fait de chaque jour refaire la même chose, chaque jour être mort. J’ai envie de pleurer. De pleurer de colère. J’aimerais tellement faire ce qui me passe par la tête. Si seulement je pouvais foncer, en laissant derrière moi mon passé. Je veux vivre, vivre, j’aimerais que ces questions disparaissent ! « Est-ce que lorsque on est mort on ne vit plus après. On a plus d’âme ni d’esprit ? » ;  « Est-ce que je suis importante pour cette personne ? » ; « Est-ce que l’amour existe vraiment ? »

Je ne peux plus, il faut que je fasse quelque chose, j’ai déjà pensé plusieurs fois au suicide. Il n’y aura plus rien, plus personne, plus de questions, plus de souffrances, plus rien, je serais libérée. J’en ai besoin, je vous en prie, soignez moi je ne veux pas mourir, je ne veux pas souffrir.

Petit essai d’une dévergondée, d’une folle de service, moi-même, je sais que ceci parait bizarre, mais c’est sérieusement ce que je pense, même si  parfois des phrases ne veulent rien dire, je ne prendrai même pas la peine de relire vous n’aurait qu’à réfléchir un peu. Cécile Caron.