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Les bambous. par Cécile Caron

Les bambous.

Je descends du bus et commence à marcher rapidement dans le froid pour rejoindre ma maison à quelques kilomètres de là. En passant par les petits chemins, je découvre un chantier encore en cours. Je suppose qu’il va y avoir encore de nouveaux venus. Encore. Depuis un certain temps, ma petite ville à perdu tout son charme suite à de nouvelles constructions, à de plus modernes structures. Je tire la langue. Je rigole seule de mon action enfantine. Mais le silence me rattrape, je baisse la tête. Le silence, ici, c’est le maître. Après un débat, une galopade, un morceau de musique, il s’installe. Ça dure parfois longtemps. Je continue ma traversée lorsque je rejoins la route principale. Une faible lueur de réverbère m’éclaire lors de mon arrivée triomphale chez moi.

-           Il va encore y avoir une maison au coin de la rue. Racontais-je à ma mère.

-           Eh bien, c’est que notre petit village compte de plus en plus de personnes.

Sa légère mou me donne envie de riposter. Mais je me tais. Le silence, une fois de plus, est roi, et ne laisse personne le détrôner. Je monte les escaliers en grignotant un bout de pain et m’arrête à ma chambre. Je me jette sur mon lit et soupire. Mon manteau et mes chaussures ne sont mêmes pas enlevés. Mon ipod est déchargé. Génial… Je descends en trombe dans la cuisine et interroge ma mère :

-           Pourquoi tu m’as enlevé ma batterie ?

-           Oh, ma chérie, il le fallait, pour ta santé, tes oreilles, prends du bon temps, va jouer dehors. Me répondit-elle avec un vague sourcillement.

-           Jouer ? Dehors ? Température : -15°C, Maman, tu es folles, tout l’été je reste dehors, là, il neige et il fait froid, tu ne vas pas m’y obliger.

Elle haussa les épaules. Je ne prends même pas la peine de maugréer et je vais chercher mon vélo dans le garage. Je m’emmitoufle d’une double couche de manteau et prend mes bottes de meilleures qualités. J’ai l’intention ferme d’y rester des heures « Dehors » ! Elle l’aura voulu, à vouloir me tuer, elle va vraiment y gagner. Je pédale donc en direction opposé à la ville la plus proche. J’ai connu un endroit magnifique là-bas. Mais je n’y vais plus. Des gens ont construis une maison tout près. Je leur en veux. Cet endroit je le prénomme d’un nom unique, il fallait que je trouve quelque chose de magnifique, et un jour j’ai trouvé :

Les bambous.

Oui, un nom bizarre pour certain, « banal » pour d’autre, en fait, personne ne sait que cet endroit existe. C’est une petite rivière magnifique, un courant calme avec le bruit berçant de l’eau qui coule… Le paradis sur terre. Mais un jour j’ai vu ces personnes retourner la terre à peine à trois mètres de là. Dans ces personne, j’ai vu un jeune garçon, il me regardait peut-être, en tout cas, son visage était tourné vers moi. Il était beau. Je me suis enfuie. Depuis je ne vais plus à cet endroit. Si merveilleux. Je me souviens de son regard. On aurait dit une rivière. Avec le bruit berçant de l’eau qui coule…

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Style : Nouvelle | Par Cécile Caron | Voir tous ses textes | Visite : 605

Coup de cœur : 9 / Technique : 7

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