Ephémère

Je me fais vieille, je croupis, seule sur cette branche, ma source de vie.

Elle s’endort, je me meurs.

Toute ma vie j’entendais le vent, je sentais la brise. Elle m’apportait des nouvelles du monde, tout en faisant murmurer ma vie.

Je croupis, je jaunis.

Je n’entends plus le vent, je sens beaucoup plus la brise. Ca y est, ma vie s’est endormie, ma branche m’a lâchée, la brise m’a emportée.

Je jaunis, je revis.

Je me mêle au monde, dans le courant de ma brise, j’entends le monde me crier son histoire, me murmurer sa vie.

Je revis, je m’endors.

Je sens le chaud, je sens le froid. Je me pose avec délicatesse sur un coussin de mes anciennes amies.

 Je m’endors, je me fonds à leurs murmures.

Le monde s’ouvre, je m’épanouis. Je m’en vais, je vous quitte.

Adieu murmures, adieu.