Le bâteleur 
Approchez, Mesdames et Messieurs, 
Funambule ébloui 
par les lueurs de l'aube, 
j'ai dansé sur le fil 
du tranchant horizon. 
Cette lame acérée 
qui lacère l'azur 
n'a point égratigné 
la plante de mes pieds. 
Trapéziste enjoué, 
me riant de l'espace, 
j'ai voltigé cent fois 
de nuage en nuage, 
me rétablissant aux 
chevelures des anges. 
Cette ronde éthérée 
n'a point escamoté 
ma terrienne candeur. 
Otarie, j'ai nagé 
dans l'océan magique 
des illusions perdues, 
espoirs évaporés 
et boule sur mon nez, 
une larme a coulé. 
Poète, j'ai jonglé 
dans l'univers limpide, 
lançant à demi-mot 
des non-dits frémissants, 
aveux étourdissants, 
qui sont tous retombés 
dans ma paume glacée. 
Cette haute voltige 
n'a point édulcoré 
l'encre de mon stylet. 
Approchez, Mesdames et Messieurs ... 
Il me reste à dresser 
l'animal apeuré 
qui, au fond de nos coeurs, 
nous empêche d'aimer. 
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Style : Poème | Par ALIX | Voir tous ses textes | Visite : 1126
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