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Le Week-End par blinhugo

Le Week-End

 

 

LE WEEK- END

Erwan Serment avait  seize ans, il avait des parents riches, ce qui n’est pas négligeable, mais il n’était pas heureux … Jusqu’à un week end de Décembre, mais pas n’importe quel week end, le week end qui n’arrive qu’une fois dans votre vie !

                                               

Tout commence un matin de novembre, comme d’habitude, Erwan, insomniaque de naissance est debout depuis cinq heures et demi du matin, la nuit, il passe la plus grande partie de son temps plongé dans ses livres de cours ; sa matière préférée est les mathématiques, la Trigonométrie et autre Pythagore lui remplissait la tête… Il s’habille : un costume sobre qu’il portait tout le temps, ce matin il n’avait pas très faim, pourtant, la gouvernante de sa famille lui avait préparé nombre de viennoiseries… Il révisa un peu ses mathématiques qu’il connaissait déjà par cœur, comme d’habitude, puis l’heure de partir au collège arriva. Il prit son « cartable », une mallette en cuir que l’on garde pendant 10 ans. Il rentre dans la voiture de son père qui l’attendait déjà, alluma la radio économique, qu’il écoutait tous les matins, le CAC 40 était encore en chute ce matin là,

-        Quand est-ce que la crise s’arrêtera, père ? lança-t-il

-        Eh, bien quand les traders retrouveront du travail ! répondit-il  en pouffant de rire, c’était le genre de blague que Léopold Serment adorait faire à son fils.

Cela faisait bien 1 an qu’il lui disait cette phrase tous les matins, car il était trader. Sa mère, elle, était chef d’entreprise dans l’automobile, tous deux ne travaillait pas beaucoup en ce moment. Mais comment un adolescent de seize ans pourrait lancer le débat sur le salaire de ses parents lors d’un dîner ! On le prendrait sans doute pour un fouineur qui ne s’occupe pas de ce qui le regarde. « Vivement la fin de la crise … » pensait t’il tout le temps.

 Ils arrivèrent enfin aux portes de l’établissement, Erwan passa la grille de la cour, il était huit heures moins le quart mais, elle était déjà peuplée des différents clans de l’école, les clans ont toujours existés. Bien sûr il y avait les élèves n’appartenant pas a un clan on les appelait « les anormaux ». Il y avait trois groupes se détachant des autres. Tout d’abord le groupe des Kiners, le plus grand groupe du collège et aussi le plus chic, tout le monde voulait y entrer, mais pour y accéder il faut passer un certain nombre d’épreuves toutes plus bizarre les unes que les autres, notamment les mystérieuses « ballades ». On savait que l’on était reçu quand on recevait une lettre avec le blason du groupe, il ressemblait à une étoile marquée d’un « Sk » vert :

 

 

 

il n’avait jamais compris pourquoi. Le deuxième groupe est celui des Pimbèches ce nom fut choisi par un professeur de Physique-Chimie, il y a une trentaine d’années. Il n’y a qu’une seule façon d’y entrer il faut qu’un de ses « ancêtres » est fait parti de ce groupe à un moment ou à un autre. En général les Pimbèches sortent avec les Kiners. Inutile de le préciser, ce groupe ne comporte que des filles considérées comme des Bimbos. Pour finir, il y avait le groupe d’Erwan, le groupe des Geeks, les critères pour rentrer ? Avoir plus de 18 de moyenne, ses parents étaient les principaux actionnaires de ce groupe ce qui leur avait permis d’avoir un local pour étudier, une piscine intérieure et ils organisaient de temps en temps des fêtes avec les Kiners, pour la forme, car ces deux groupes se haïssaient depuis leur création. Le groupe des Geeks contient une quinzaine de membres, mais depuis une a deux semaines, ce clan avait connu de grandes remontées dans les sondages. Comme d’habitude, Erwan posa sa mallette à l’emplacement prévu à cet effet et là comme d’habitude une montagne de filles du groupe des Pimbèches s’abattit sur lui, lui demandant leurs leçons qu’il avait promis de faire en  l’échange  d’un simple « merci » ! Un jeune homme blonc nommé Peter, le chef des Kiners lança un « Salut la grande chemise comment ça va ? » suivit des rires de lui et ses sbires. La grande chemise, c’est le surnom qu’Erwan a  toujours eu en raison de sa quantité incalculable de boutons ! Et il ajouta :

-        T’es allé au casier ce matin ?

Erwan s’élança dans les couloirs pour voir la nouvelle blague de Peter, et là il se rendit compte que l’on avait changé son cadenas quelle bonne blague, on avait remplacé son cadenas à reconnaissance digitale par un cadenas à clé, mais comment avaient-ils pu l’ouvrir !

Le conseiller financier des Kiners se précipita sur Peter et parla en haletant :

-Peter… Peter, c’est horrible nous avons perdu dix membres ce mois ci, ils ont rejoins les Geeks, c’est terrible nous devons faire quelque chose.  

Rouge de colère, Peter se plaça au milieu de la cour et cria « réunion général », tous les Kiners s’agglutinèrent autour de Peter. Peter parla :

-        Ecoutez moi tous, la côte de popularité des Kiners est en chute libre bientôt tout le monde ira chez les Geeks et les Kiners seront dissout, pour augmenter notre popularité et surtout arriver à finir notre plan, nous devons impérativement intégrer Erwan Serment au Kiners. Comme vous le savez, la famille Serment est la famille la plus riche de la région, si Erwan intègre notre groupe, ses parents cotiseront pour notre clan et il remontera en tête de liste, ce qui pourra financé des plus grandes « ballades ».

Un Kiners, assez grand et les cheveux en pointe s’avança :

-        D’accord Peter, mais bon, comment lui faire intégrer le groupe ?

-        Je savais que quelqu’un poserait cette question mais je ne pensais pas à toi, Sherman ! Pour faire intégrer Erwan, rien de plus simple, nous allons l’inviter à la Sainte Catherine du village, Samedi, et lui faire passer nos épreuves d’intégration, cet imbécile n’a sûrement rien à faire ce soir là …

Sherman avait encore quelque chose à dire :

-        Très bonne idée Peter mais je te rappelle que c’est un Geeks il va découvrir la supercherie.

-        Sherman… Sherman… Sherman… j’ai pensé à tout il ne résistera pas si l’invitation lui est envoyée par une de nos plus belles  « Pimbèches »

Christie, une belle blonde s’avança à son tour :

-        Peter je t’ai déjà dis de ne pas utiliser ce mot, nous le détestons toutes, le mot « Pimbèche » nous donne des boutons !

-        Christie, je te remercie de t’être dévouer, nous sommes Lundi, je veux sa réponse avant Jeudi, voici la clé de son casier dont on a malencontreusement changé le cadenas. Christie vient me voir s’il te plaît

-        Oui j’arrive, mais je ne connais pas Erwan Serment, tu comprends ?

-        Eh bien, tu apprendras à le connaître, tu dois penser au bien du groupe, tu as déjà fais preuve de beaucoup de courage l’an passé, tu dois continuer, nous devons attendre l’objectif final !

-        D’accord, dit Christie en soupirant

Les protestations de Sherman et Christie furent étouffées par les applaudissements des Kiners et les « Vive Peter, super plan ! »

Peter se tournait maintenant vers les autres Kiners :

-        Serment ne va pas seulement nous aider à remonter en tête de liste mais il va aussi financer nos … activités … ; et il se frotta les mains

Par un moyen apprit par son père Erwan réussit presque à ouvrir le cadenas mais à ce moment là Christie entra par l’entrebâillement de la porte.

-        Bonjour, Erwan, c’est ça ?

-        Oui, comment le sais-tu ?

-        Pet… Euh, j’aurais envie de rejoindre les Geeks et on m’a dit qu’Erwan Serment était leur chef.

-        Chef est un bien grand mot mais, disons, que ma famille est le principal actionnaire du clan.

-        D’accord, je me présente Christie Popkins.

Elle s’avança et pour la première fois de sa vie une fille l’embrassa sur la joue pour le saluer !

-        Tiens, tu pourrais en avoir besoin, c’est la clé du cadenas, Peter l’a fait tomber pendant qu’il racontait ses exploits aux autres, j’en ai déduit qu’il avait encore fait des siennes aux casiers. Oh ! Ca sonne, a plus.

-        A  plus Chris…

Trop tard elle n’était plus là. Erwan se précipita à la salle de français, il était en retard, il frappa timidement à la porte et Mme Bateau lui ouvra, étonnée, elle le dévisagea et dit :

-   Erwan tu es en retard, c’est bizarre, que t’est t’il arrivé ?

-   Euh… un accident de casier …

Peter et sa bande le regardaient en pouffant de rire.

-        Vas t’asseoir, vite.

Il s’assit au premier rang, comme d’habitude, sortit ses affaires, et le cours commença, d’habitude il était bon élève, mais aujourd’hui il n’arrêtait pas de repenser à la conversation qu’il avait eu avec Christie. « Cette fille m’a fait de l’effet serais-je tombé amoureux ? » n’arrêtait t’il pas de penser. Il ne pensait qu’a une chose, revoir Christie, il se rua sur sa montre Casio il était 11h45, la sonnerie était à 12h. Il écouta d’une oreille la fin du cours. La sonnerie retentit telle une délivrance pour lui. Il parcourra le collège à la recherche de Christie. Mais elle discutait avec Peter dans la cour :

-        Bravo Christie, je pense, que tu as gagnée la confiance d’Erwan

-        Oui, je sais Peter mais je m’en veux, on se sert de lui, tu comprends, Peter?

-        Je comprends très bien Christie, mais nous devons penser pour le bien des Serkins, souviens toi ! S’il te plaît, quand il aura intégré notre groupe tout sera fini, je te demande un tout petit effort, sa famille achètera du matériel!

-        D’accord, d’accord… Je vais faire effort…, longue vie aux Serkins.

Erwan la trouva enfin, elle était là devant lui, malheureusement, il perdit ses moyens et balbutia :

- Ah Chris… Christie ça va de…depuis tout à l’heure.

-Oui et toi Erwan ? Au fait je pensais, j’avais quelque chose à te demander.

- Je t’écoute.

- Tu sais Samedi, il y a la foire au village, ça te plairait de venir avec moi et les Ser… et les Kiners ?

- Bah… J’avais un tournoi de jeux de rôles grandeur nature, mais bon je vais me libérer, ça me fait très plaisir en tout cas !

- Bon bah, super je vais le dire à Peter.

- Très bien à plus tard.

Mais Erwan oublia qu’aujourd’hui il devait organiser le concours d’échecs de son clan. Quand il arriva dans la salle de musique, là où ce déroulait le tournoi, il fut hué de toute part. Paul un des plus vieux adhérents du clan avança d’un pas :

-        Erwan tu nous avais oubliés ? On a vu que tu étais avec une Pimbèche, tu fraternises avec l’ennemi maintenant ?

-        Mais non Paul ! Que vas-tu cherché ? Christie m’invitait à la fête du village, Samedi …

Un deuxième Geek sortit du rang :

-        Attends deux secondes là, tu as bien dit Samedi ? Je te rappelle que nous avons notre tournoi de jeux de rôles grandeur nature !

-        Eh bien vous irez sans moi, ce n’est pas grave.

-        Tu as changé Erwan … je démissionne des Geeks

Paul acquiesça et dit :

-        Très bien moi aussi.

-        D’accord, très bien, les Geeks se débrouilleront sans vous !

Peter vit toute la scène de dispute et dit à Garett,  un Kiners :

-        Regardes moi ces nigauds, deux viennent de démissionner, je ne sais pas ce que Christie a fait à Serment mais en tout cas ça marche, la côte de popularité des Kiners va bientôt remontée les gars !

Dans la salle de musique Erwan étais aux bords des larmes :

-        Deux membres de mon clan sont partis… Que vont devenir les Geeks … Il va falloir que je tire profit de cette soirée, Samedi …

La journée toucha à sa fin. Son père et son Audi attendaient déjà devant la grille.

-        On y va Erwan ?

-        Oui, père

-        Tu m’as l’air triste qu’as-tu fais aujourd’hui ?

-        Tu sais, le clan des Geeks, et bien il a perdu deux membres aujourd’hui !

-        Quoi, cria t’il en montant dans la voiture, les Geeks ont perdus deux membres ! Dois-je te rappeler que notre famille a largement financée ce clan ? Je pense que tu seras obligé de quitter le clan, mais tu récupéreras le capital, evidemment, pourquoi ne quitterais tu pas le clan des Geeks pour celui des … Kiners par exemple ?

-        Plutôt mourir que de quitter ce clan, enfin père c’est moi qui l’ai fondé !

Cette parole mit fin a la conversation, Ils arrivèrent au portail de la demeure familiale. Erwan avait besoin de faire le vide, il se baladait dans le parc, quelle merveille de la nature ! Un véritable paradis sur Terre en y regardant de plus près on pouvait voir le travail minutieux des nombreux jardiniers qui travaillaient tous les jours pour embellir ce jardin. Ils avaient taillés un buste de chacun des membres de sa famille, dans les buissons, jusque là ce n’est pas très exceptionnel mais soulignons que la famille Serment est la plus grande famille du nord de la Bretagne, il avait fallu presque deux hectares de buissons pour mener à bien ce projet, enfin il arrivait devant la statue du fondateur de sa famille Jonathan Thomas Serment 1545-1605, un grand homme, derrière la plaque en or massif, il vu un papier, il le mit dans sa poche... Il se rendit maintenant parmi les fontaines, ces magnifiques jets d’eau jaillissaient de toutes parts, sublime ! Sa préférée était celle représentant les dieux de l’Olympe, la grandeur de Zeus parmi ces dieux resta gravée dans son cœur, les artisans avaient tellement bien fait leur travail que nous arrivions presque à voir la colère dans les yeux du Dieu de l’Olympe. Enfin il se dirigea vers la maison, poussa la porte, là, ses parents l’attendaient. Sa mère, Marion, parla la première :

-        Ecoute Erwan, ton père m’a tout dit, il faut faire quelque chose pour ton clan.

-        Oh, vous m’énervez tous les deux, moi aussi j’aimerais que les Geeks aillent mieux, voyons !

Léopold  prit la parole :

-         Tu n’as qu’à enlever des critères pour l’intégration des nouveaux membres.

Mais il se dirigea déjà vers sa chambre. Il examina le papier, c’était à première vu un plan, il scrutait les moindres détails, il reconnu les plans de sa maison, il désignait les sous- sols, une croix rouge était marquée sous ce qui était à première vue sa chambre, que faisait ce papier derrière la plaque de son ancêtre ? Sa chambre avait du parquet, il souleva une latte puis deux et trouva un coffret rouge. Il prit le coffret remit en place les lattes puis l’examina, il était rouge, dessus était marqué « Serkins » qui étaient ces Serkins dont il avait tant entendu parler aujourd’hui. Il l’ouvrit, dedans se trouvait un journal intime, rouge encore, sur lequel était inscrit Léopold Serment, il n’osait pas l’ouvrir mais la volonté pris l’emprise sur la privation, le dernier article était daté du 20 juin 1982, il parlait d’un cambriolage ayant eu lieu dans le village la boutique de robe d’un certain Mr Futo …, il disait aussi que l’opération avait été un succès, qu’il avait amassé plusieurs centaines de francs, il expliquait aussi que c’était le père d’Erwan, Léopold qui avait gardé le butin ! En dessous, un schéma grossier du jardin de la maison était dessiné, selon ce schéma le butin était enterré sous le jardin des bustes familiaux… Peut être si trouvait t’il encore… Il demandera aux jardiniers de l’aider, demain…

Il trouva que Christie l’avait vraiment troublée aujourd’hui. Il parla tout seul dans sa chambre :

-        Peut être que les Kiners veulent m’intégrer à leur groupe ! Non, c’est impossible je ne suis pas assez cool … Je vais me coucher, j’y verrais sûrement plus clair demain.

Il avait passé sa nuit à se retourner sans arrêt dans son lit en pensant à Christie et ce coffret... Le matin suivant un somptueux petit déjeuner l’attendait sur la table de la salle à manger, son père était encore en peignoir. Erwan ne lui dit même pas bonjour, l’histoire de la veille lui était restée en travers de la gorge et il ne lui parla pas encore du coffret, il attendait le moment propice... Il partit pour l’école dans l’espoir de revoir Christie. Erwan ne pensait plus qu’à la fête, dans la cour il vit Christie qui lui faisait de grands signes, le chef des Geeks se dirigea vers elle quand Peter croisa sa route :

-        Alors Serment, tu acceptes notre proposition pour Samedi ?

-        Oui, je pense que je viendrais, mais désolé je dois parler à Christie, je dois partir.

-        Ce n’est rien, ce n’est rien, vous avez entendus les gars ? On va enfin pouvoir faire repartir les Kiners et nous dissoudrons aussi les Geeks n’est-ce pas magnifique ?

 

-        Bonjour Christie

-        Hey, Erwan comment vas-tu ce matin ?

-        Bah, on va dire, mieux depuis que je suis avec toi !

-        Oh c’est mignon, et elle l’embrassa sur la joue ! Bon prêt pour Samedi, je compte sur toi ! Je te donne rendez-vous Samedi à 14h30 devant l’église

-        Oui, oui ne t’inquiète pas.

Puis ils allèrent en cours chacun de leur côté. Il ne vit pas passé la journée et attendait surtout de rentrer chez lui pour régler cette histoire de coffret… A nouveau chez lui, il alla trouver Henri, le jardinier, c’était un homme assez grand d’une soixantaine d’années, possédant une fine moustache et des lunettes :

-        Bonjour Henri,

-        Bonjour monsieur, vous avez un problème ?

-        Eh bien, hier, en me baladant dans le parc, j’ai trouvé un papier qui m’a amené à trouver un coffret dans ma chambre… Dans ce coffret, il y avait une carte de notre jardin, où serait cachée une cassette contenant un butin …

Le jardinier examina la carte et comprit tout de suite de quoi il en retournait :

-        J’ai compris où était l’emplacement de votre cassette, selon les indications, elle serait sous le buste en buisson de votre père.

-         Très bien … Allons creuser !

-        Nous n’avons pas l’autorisation de votre père.

-        Ecoutez Henri, on me cache des choses en ce moment, je ne vais pas attendre l’autorisation de mon père, c’est une question de vie ou de mort !

-        Bon c’est d’accord, dit il en soupirant.

Ils creusèrent pendant une dizaine de minutes. Le buste de Léopold était à retailler mais Erwan avait ce qui l’intéressait :

-        Merci Henri, vous m’avez bien aidé !

-        Monsieur, c’est un plaisir de servir la famille Serment.

Erwan courra jusqu’à sa chambre, la cassette sous le bras, il l’ouvrit et découvrit à peu près deux cents francs en espèce, sûrement la recette du braquage de Monsieur Futo … En dessous il trouva une photo, deux adolescents de son âge : à gauche on reconnaissait son père, à droite on aurait dit le père de Peter. La photographie était datée du 15 Avril 1983. Sous la date était marqué « Longue vie aux Serkins ». Toujours cette même phrase, qui était les Serkins ? Il devait questionner son père. Mais, à l’époque de ces vols, Léopold ne se doutait pas que ce petit groupe allait devenir une des plus grandes organisations terroristes de tous les temps. Il ne vu pas la journée de Vendredi passée. Tant de mystères l’intriguaient en ce moment…  Nous étions déjà Samedi matin. Sa mère lui  parla du rez-de- chaussée :

- Erwan, tu as trouvé ce que tu vas mettre cette après-midi ?

- Bah, je pense m’habiller chic comme d’habitude, le costar cravate m’ira très bien

- Très bien ! Je pense que ta journée va te plaire.

-Je le pense aussi sinon je n’irais pas !

Il passa sa matinée à perfectionner son cadenas à reconnaissance digitale. A 14h00 Léopold vint le chercher dans sa chambre

-Erwan, on y va ?

- Oh ! déjà 14h00 eh bien je vais me préparer je te retrouve dans l’entrée dans vingt minutes.

Erwan mit son costume, un petit peu de parfum, son caban, son écharpe et ses gants, il était prêt ! Il n’avait pas encore le courage de parler à son père.

-Je suis prêt, père.

Sur la place de l’église l’Audi ne passait pas inaperçue.

-        Bon, allez, bon après midi, mon fils !

-        Merci père je t’appellerais pour que tu viennes me chercher.

Erwan n’était jamais allé à ce genre de fête auparavant, en fait il ne s’était jamais vraiment amusé, il passait la moitié de son temps, dans sa chambre à étudier et le reste de son temps lui servait à perfectionner toutes ses inventions. Il vu le groupe des Kiners reconnaissable  à leurs vestes rouges, les rejoignis, Christie est venue lui parler la première :

-        Ah, Erwan nous n’attendions plus que toi les gars voulaient partir sans toi, heureusement que je leur ai dit de t’attendre

-        Je te remercie, Christie, on y va ?

Elle se tourna vers les Kiners et les Pimbèches, où les couples s’embrassaient :

-        Les gars, les filles, tout le monde est là ?

Un oui se fit entendre dans la foule, Christie prit son bras, ce qui lui fit extrêmement plaisir et ils s’élancèrent dans l’euphorie de la fête, des gens riaient, mangeaient des barbes a papa accompagnés des différentes musiques sortant des manèges son morceau préféré était celui qui venait du simulateur : «  Stereo Love » d’Ewdard Maya, il n’aimait  pas « l’électro » mais il trouvait cette partie jouée à l’accordéon, sublime !

-        Bon on commence par quoi ? lança Peter dans l’assemblée

-        Si on commençait par le tir à la carabine ? proposa Erwan. On forme des groupes de trois et celui qui crève le plus de ballons rafle tous les points.

-        Je suis d’accord dit Peter, un défi, ça faisait longtemps ! Mais, je rajoute une condition celui qui aura crevé le moins de ballons dans tous les groupes sera exclu des Kiners.

Ils se rendirent au stand, formèrent cinq groupes de trois. Le groupe d’Erwan commença, il avait cent cinquante euros à dépenser (ça sert d’avoir un père trader !). Ils mirent tous dix euros ce qui équivalait à seize plombs. Christie était derrière, elle le supportait ! Tout ce qui compte c’est la trajectoire de balle ! Il se concentra, visa et tira, il avait éclaté comme ça cinq ou six ballons mais là le drame … Peter en tira trois d’un coup, mais il n’avait plus de plomb. Il devait se concentrer, il tira : deux ballons éclatèrent, l’autre Kiners de son groupe était inoffensif, il ratait la plupart de ses ballons : c’était sa chance ! Il lui restait un plomb et Peter avait un ballon d’avance sur lui, il attendit  l’alignement des trois ballons, le plomb partit tout seul, ce fut la seconde la plus longue de sa vie, il releva la tête, il ne restait qu’un ballon, il en avait éclaté deux ! Il était le meilleur de son groupe. Après cette longue partie deux ou trois groupes passèrent puis vint le tour de Christie, elle tremblait et ratait presque tous ses ballons ! Après cinq  minutes la partie se termina.

-        Bon passons au comptage des points proposa Peter, nous n’allons donner que le premier et le dernier, le premier est … Non ! C’est impossible ! Le premier est Erwan Serment avec quinze ballons crevés.

Des applaudissements se firent entendre ici et là, mais Christie frappa le plus fort possible dans ses mains ce qui  fit chaud au cœur d’Erwan.

-Donc Erwan, reprit Peter tu récoltes tous les points gagnés c'est-à-dire soixante sept points !

Il se dirigea vers le comptoir :

-        Que pourrais-je avoir pour soixante sept points ?

-        Soixante sept points ?! Tu peux tout acheter mon garçon !

-        Euh… Combien coûte la grosse panthère rose en haut à gauche. Ma mère en a une exactement pareille !

-        Elle vaut soixante points

-        D’accord, je la prends et je vais prendre le petit pistolet à bille, à sept points, pour mon petit frère,

Elle lui donna ses lots avec le plus grand des sourires. Il s’avança vers Christie et lui donna la panthère :

      - Tiens Christie, c’est pour toi.

      - Oh, merci Erwan, t’es un amour, cette parole fut accompagner d’un baiser, sur la joue évidemment.

      -Attendez tout le monde nous n’avons pas donné le nom du dernier, le dernier ou plutôt la dernière est Christie Popkins avec seulement huit ballons crevés.

Erwan regarda Christie qui fondait en larmes.

- Quoi ? Non c’est impossible, protesta Christie

- Et si ma chère Christie ironisa Peter, tu ne fais plus

partie  de notre clan.

- Peter, attends protesta Erwan, je propose qu’elle reste

avec nous encore aujourd’hui après on verra … Ok ?

- Bon… d’accord dit Peter avec mécontentement.

Erwan emmena Christie près de « la Chenille » pour lui parler seul à seul mais Peter, lui, parlait évidemment aux Kiners.

- Les gars je crois que j’ai fais une connerie en invitant

Serment dans notre groupe ! Je trouve qu’il commence à trop s’imposer, on fait quoi, on continue le plan, t’en pense quoi lettre B ?

- Oui, oui, répondit « la lettre B », si on allait faire quelques tours d’autos tamponneuses peut être qu’il se calmera un peu …

-        Bonne idée, mais on attend un peu : notre Don Juan

national console sa petite Christie.

La conversation entre Christie et Erwan dura un peu plus longtemps qu’il l’avait imaginé, elle pleurait maintenant dans ses bras.

-        Erwan, Erwan, pourquoi moi ? Que vais-je devenir si je ne fais plus partie du clan des Kiners.

-        Allons Christie, ne pleure pas, je suis sûr que tout va rentrer dans l’ordre ne t’inquiète pas.

-        Erwan tu es si gentil, tu n’es pas comme les autres garçons.

Ils se regardèrent pendant cinq minutes droit dans les yeux, leurs têtes se rapprochèrent et… enfin… vous connaissez la suite. Elle s’excusa :

-        Oh, Erwan, excuse moi, je ne sais pas ce qui m’a pris !

Erwan, lui, était heureux c’était la première fois qu’il embrassait une fille, il ne s’y était jamais vraiment intéressé, toujours plongé dans ses cours dans l’espoir d’obtenir son BAC E.S. mention très bien pour ne pas décevoir les professeurs et les parents et dans l’espoir de devenir journaliste. Et son père lui disait souvent : «  Tu sais, moi, à ton âge, je ne m’occupai pas des filles, je ne m’y suis intéressé qu’à la F.A.C ». Mais, ce baiser le rendit extrêmement heureux, il était sur un petit nuage. Il perdit ses moyens ce doit être ça « l’amour » :

-        B… bon on y va, les autres v… vont nous attendre.

Ils avaient rejoins les autres aux autos tamponneuses quand …

-        Eh, Erwan, un tour d’autos tamponneuses, ça te tente ? dit Peter

-        D’accord, je me mets avec Christie.

Ils attendirent que la musique s’arrête puis s’empressèrent de monter dans une voiture, et la musique démarra. Erwan entendit retentir «  Evacuate the Dancefloor », sur le rythme de la musique il poussait tout ce qui était sur son chemin. Il vit Peter et six de ses partisans arrêtés dans un coin de la piste que faisaient-ils ?!

-        Bon les mecs il est tant de donner une vrai leçon à Serment on va le prendre en étau, il ne pourra rien faire.

Aussitôt dit aussitôt fait, en moins de dix secondes il vu fondre sur lui quatre autos buttantes de tous les côtes, l’impact ne se fit pas attendre. Il vu une grande lumière blanche et tout s’arrêta de tourner autour de lui « Est-ce la fin ? » se dit il intérieurement. Quand il rouvrit les yeux, il se rendit vite compte qu’il avait un hématome à la cuisse et Christie la lèvre en sang, celui-ci perlait sur sa robe rouge et noir.

-        Eh bah dis donc Erwan tu tiens mal les chocs ! dit Peter avec ironie en essayant tout de même de le sortir de la voiture.

Une seule chose importait Erwan, Christie

-        Christie, Christie tu vas bien ? lui demanda-t-il  affolé

-        Oui,  ça va Erwan ne t’inquiète pas.

Il ne put s’empêcher de la prendre dans ses bras en signe de réconfort comme pour lui dire « Je serais toujours là pour toi ».

-        Les gars, dit Erwan en s’éloignant vers les sanitaires, vous nous attendez j’emmène Christie se laver

-        Mais pas de problème Erwan ironisa une fois de plus Peter, puis il se tourna vers ses partisans, ça c’est fait merci de votre aide les mecs !

Maintenant c’était le groupe tout entier des Pimbèches qui s’avança :

-        Peter tu devrais avoir honte dit Samia en sanglots

-        Quoi Samia, je lui ai juste rendu la monnaie de sa pièce voyons, répondit Peter. Je propose que nous allions à la buvette, boire, nos grands blessés nous rejoindrons !

Christie, elle, pleurait dans les sanitaires, Erwan épongeait tant bien que mal le sang qui commençait à coaguler sur sa lèvre. Il lança un compliment pour détendre l’atmosphère :

-        Christie, tu sais que tu es encore plus belle quand tu pleures ?

-        Merci Erwan tu  es le seul à me soutenir dans cette terrible épreuve. Nous devrions rejoindre les autres, non ?

-        Oui tu as raison, allons y…

Ils arrivèrent tous deux à la buvette où, tous les Kiners buvaient du « whisky-coca », Peter dit :

-        Ah ! Voila nos deux amoureux ! Vous buvez quoi ?

-        Pour ma part, dit Christie, je vais prendre une Vodka Orange et toi Erwan ?

-        Je vais prendre un Orangina …je ne supporte pas l’alcool.

Peter partit derrière le bar, on ne le vit pas pendant au moins cinq minutes, il ressortit avec un grand sourire :

-        Alors, un Orangina pour monsieur et une Vodka Orange pour mademoiselle

-        Merci Peter dirent Erwan et Christie d’une même voix

Peter se retira avec quelques que un des Kiners :

-        Serment ne supporte pas l’alcool ? Il ne sera pas déçu !

-         Qu’as-tu fais Peter ? questionna Sherman

-        Oh, rien de grave disons que Mr Serment est en train de boire un Orangina Vodka !

Christie et Erwan de leur côté discutaient :

-        Tu sais Christie, j’ai beaucoup aimé cet après midi avec toi…

-        Ne t’inquiète pas Erwan, je n’en pense pas moins !

-        Il est très bon cet Orangina ! C’est bizarre, Il me réchauffe.

Et sur cette parole il vida le verre ! Puis il devint blanc comme un linge et s’écroula sur le sol à demi éveillé. Christie s’affolait :

- Erwan, Erwan ça va ?

 -Non Christie, là, ça ne va pas ! Pourrais tu appelé mon père pour qu’il vienne me chercher, s’il te plaît, le numéro est 06.95.56.45.89

- D’accords, je l’appelle, calme toi …

Le père d’Erwan arriva une dizaine de minutes plus tard.

-        Erwan, Erwan où es tu ? Où es tu ?

-        Je suis là, papa, dit Erwan

-        Papa ? Ca fait quatorze ans que j’attendais ce moment, ça me fait extrêmement plaisir !  Bon allez on y va…

-        Au revoir, Christie à Lundi.

-        Au revoir, Erwan, pleurait Christie

Les Kiners se faisaient tout petit, Peter, lui, était anxieux :

-        Je voulais, juste qu’il nous laisse un peu tranquille, mais pas ça !

-        C’est trop tard, Peter … expliqua Sherman

L’Audi des Serment s’éloigna dans la nuit, Erwan allongé sur la banquette arrière ne bougeait pas. Arrivé au manoir il y avait devant la porte, Marion en peignoir,

-        Mon petit Erwan qu’as-tu fais ? Mais qu’as-tu fais ?

-        Je… je, balbutiait t’il, j’ai juste but un Orangina

-        Tu es sur qu’il n’y avait rien dans cet Orangina ?

-        N… Non je ne pense pas … Si tu veux bien je vais aller me coucher.

-        Ne t’inquiète pas je comprends…

A la fête, Christie et les Kiners étaient encore là, tous chamboulés, Christie pleurait encore et criait sur Peter :

- Mais qu’as-tu mis dans l’Orangina d’Erwan ?

- Bah, on a voulu s’amuser avec les gars… On a mit un

peu de Vodka dans sa boisson, je suis désolé.

- Mais, putain, il t’a dit qu’il n’aimait pas l’alcool !

- Mais c’était juste pour rire ! Si ça peut arranger les

choses, je te réintègre aux Kiners

-        Espèce de gamin, il y a intérêt qu’Erwan s’en sorte, sinon je ne sais pas ce que je ferais. Bon la fête est finie tout le monde rentre chez soi !

Erwan, dormait comme un loir, ce qui inquiétait ses parents, sachant qu’il était insomniaque, ça ne lui ressemblait pas, ils ne le virent pas de la journée. Erwan se leva le Lundi matin à 5h30, comme d’habitude, comme si de rien était, il déjeuna sans ses parents s’habilla en costume mais au moment de passer devant la glace Erwan poussa un cri à réveiller les morts, Léopold et Marion se ruèrent dans la salle de bain et ne prononcèrent pas un mot, ébahit. Erwan n’avait plus de boutons, voyait sans lunettes et n’avait plus d’épis, il était devenu … « cool ».

-        Que … Que m’arrive t’il ?

-        Bah, Erwan dit sa mère, tu ne vas pas te plaindre non ?

-        Bien sûr que non, mais, pourquoi ?

-        Alors ça … On devrait peut être t’emmener à l’école…

Christie l’attendait au portail :

-        Ha, Erwan, tu…tu… Erwan ? C’est bien toi ?

-        Oui, Christie, cela peut paraître bizarre mais je n’ai pas encore trouvé la raison de ce changement ! Il faut que tu m’aides ! Qu’est ce qu’on a fait Samedi soir, je ne me rappelle plus, à partir du tour d’autos tamponneuses et de ta blessure à la lèvre.

-        Tu ne te souviens de rien d’autre ?

-        Ah, si je n’ai pas bu un verre d’Orangina ? Ca ne te dit rien ?

-        Maintenant que tu le dis, si, je me souviens de quelque chose en rapport avec ce verre ! Tu nous as bien dit que tu ne supportais pas l’alcool ? Erwan acquiesça sans comprendre ; Eh bien, Peter, a mit une dose de Vodka dans ton verre …

-        C’est donc ça …

-        Remarque, tu n’es pas mal, comme ça, Erwan, dit Christie en rougissant

-        Merci Christie, je te laisse je vais au casier.

Les Pimbèches étaient en ligne et lui lançait des « Bonjour Erwan » ou encore des « Super ta coupe de cheveux ! ». Erwan n’avait pas changé que physiquement, mais aussi mentalement, Peter avait bien compris de quoi il en retournait :

-        Eh, Erwan mon pote ! Comment ça va ce matin ? Tu as réfléchi à ma proposition ?

-        Ta proposition ?! Comment ça ?

-        Bah ! Veux-tu intégrer les Kiners ? pardi !

-        Qu … Quoi ? Tu me proposes d’intégrer ton clan ? C’est bien ça ?

-        Tu as tout compris !

-        Oui, mais … Les Geeks, ils vont se dissoudre si je m’en vais non ?

-        Mais non, ils tiendront le choc !

-        Je vais leurs en parler tout de suite.

Justement, les Geeks l’attendaient dans la salle de musique comme si ils savaient ce qui allait se passer …

-        Je décide à partir d’aujourd’hui de confier le clan à Ernest, le comptable du groupe.

Personne ne parlait, ils étaient tous hypnotisés par ces paroles.

-        J’accepte cette noble tâche Erwan, dit Ernest aux bords des larmes.

L’ancien chef des Geeks partit sans un mot. Il s’élança directement vers Peter :

-        Peter, j’accepte ta proposition je veux devenir un Kiners.

-         Ah, quelle bonne nouvelle !  Tu m’envois ravi, Ecoutez moi tous ! cria t’il, Erwan est devenu un Kiners

Erwan enfila sa veste rouge tel un trophée, c’était enfin un Kiners.

-        Oh fait, Erwan, ajouta Peter, tu as un portable ?

-        Non, c’est vrai, il faudrait que j’y pense.

Erwan s’éloigna vers la salle d’études

-        C’est bon les gars, il a mordu à l’hameçon, la première phase de mon plan est un succès, on va plumer la famille Serment et nos … activités vont encore mieux fonctionner, on va pouvoir s’attaquer à la deuxième phase maintenant …

A la sonnerie, Erwan était déjà avec quelques Pimbèches qu’il tenait par les épaules, Christie, elle, se tenait à l’écart.

-        Alors les filles, comment ça va aujourd’hui ?

-        Erwan, tu es tellement chic avec ton costume …

-        Ca te dirait de nous accompagner faire du shopping, demain après midi, nous serions tellement fières

-        Oui, mais c'est-à-dire que … Je devais passer l’après midi avec Christie, il se tourna vers Christie, ma chérie, tu en penses quoi ?

-        Oh, Erwan, répondit Christie avec un sourire forcé, vas avec elle, voyons, ne t’inquiètes pas pour moi !

-        Tu es sûre que ça ne te dérange pas ? Merci ma chérie et il l’embrassa.

Il passa la fin de sa journée à répondre aux professeurs, ce qui les étonnait de plus en plus, puis rentra chez lui. A peine avait t’il passé la porte qu’il demanda à son père :

-        Papa, as-tu des lunettes de soleil ?

-        Des lunettes de soleil ! Mais nous sommes en Décembre enfin !

-        S’il te plaît, papa, bon je vais dans ma chambre tu m’appelles pour manger.

Arrivé dans sa chambre, Erwan posa ses affaires sur son lit et continua à perfectionner son cadenas, il voulait absolument déposer un brevet ! Une demi-heure plus tard son père entra dans la chambre :

-        Erwan, téléphone pour toi.

-        C’est qui ?

-        Un Kiners, je crois …

Une voix familière sortie du combiné :

-        Erwan, c’est Peter, je ne te dérange pas ?

-        Non, ne t’inquiètes pas, il n’y a pas de problème

-        C’est pour savoir si tu voulais venir demain soir avec nous on va se balader en ville…

-        Oui, pas de problème, l’après-midi j’accompagne les filles faire du shopping.

-        Ok, bon à demain matin, pour la balade, si tu pouvais t’habiller en noir ça m’arrangerait…

-        En noir ?

-        Oui, une soirée à thème, rien de grave …

-        D’accord, à demain

Erwan raccrocha, quand Léopold fit irruption dans la pièce :

-        Erwan, à table

Il posa son cadenas et s’empressa de descendre l’escalier.

Il mangeait du filet mignon ce soir là, son plat préféré. Les informations locales, à la télé avaient déjà débutées,

-        Les évènements importants de ces dernières semaines, sont des cambriolages dans le village, les bijouteries ont toutes été cambriolées, il n’y a pas eu de violence physique opérée sur les commerçants, on suppose que ce sont des adolescents, ils seraient une quinzaine à cambrioler ces bijouteries, nous n’avons pas d’autres indices sur ces vols.

Son père prit la parole :

-        Erwan, tu n’es pas au courant de ces vols ?

-         Non je trouve ça très bizarre d’ailleurs. Papa pourrais-je te parler seul à seul ?

-        Oui, pas de problème

-        On va dans ma chambre. Euh, ces vols, ça ne te dit rien ?

-        Non, pourquoi ?

-        J’ai trouvé cette cassette dans le jardin, tu ne sais pas ce que c’est ?

-        Si, si c’est la cagnotte d’un groupe qu’on avait monté avec un pote à moi, je suis content que tu l’aies retrouvé !

-        Oui et le mot « Serkin » ne te dit rien ?

-        C’était le nom du clan.

-        D’accord et le nom Futo ne te dis rien ?

Là, Léopold perdit vraiment ses moyens :

-        Euh, c… ce n’est pas p… pas le nom du vendeur de robe du village ?

-        Si, tu ne serais pas allé y faire un tour il y a quelques années ?

-        Je suis désolé Erwan, c’était il y a vingt ans, je ne me rappelle de rien et je suis fatigué, je vais me coucher…

Erwan devait trouver si son père avait bien été impliqué dans ce vol. C’est vrai que cette histoire perturbait Erwan, ces vols, c’était étrange, ils impliquaient une quinzaine d’adolescents, et opérait le soir … Erwan ne s’endormit qu’à vingt trois heures… La matinée au collège passa à une vitesse folle, les filles lui avaient donné rendez-vous devant la galerie marchande à quatorze  heures, et les Kiners à dix neuf heures devant la boulangerie. De retour chez lui Erwan se dépêcha de manger. Il demanda à son père deux cents euros pour ses emplettes, rien que ça ! Puis attendit devant la galerie marchande, les filles arrivèrent une dizaine de minutes plus tard, Samia parla la première :

-        Erwan, déjà, là ? T’es un rapide !

-        Oui, j’étais pressé de venir ; il prit le bras de Samia et Manon, une autre Pimbèche, s’imposa sur son deuxième bras ; on y va ?

-        Oui répondit Samia, je propose que l’on commence par aller chez le marchand de robe, Mr Futo.

-        Le marchand de robes ? dit Peter, je vais m’ennuyer non ?

-        Mais non, ne t’inquiètes pas, s’éclaffa t’elle,  on va bien s’amuser.

En réalité ça arrangeait bien Erwan qu’ils aillent chez ce Monsieur Futo… Ils rentrèrent dans cette boutique digne des plus grandes princesses, il y avait des robes à cent cinquante euros ! Heureusement toutes les Pimbèches étaient issue de familles aisées. Juste avant d’entrer Erwan repéra un I. Phone dans une boutique voisine, il s’empressa de l’acheter puis entra dans la boutique de robes accompagné de Samia

-        Bonjour Mr Futo dit Samia

-        Bonjour Samia

Samia connaissait la boutique comme sa poche ! Elle trouva une robe dans le fond de la boutique, l’essaya, puis vint voir Erwan :

-        Erwan, comment tu me trouves ?

-        Magnifique on dirait, une princesse, ta beauté n’a d’égale que ton élégance. Il te faudrait maintenant une parure de diamant, la boutique Loisel n’est pas très loin.

-        Oh, Erwan, c’est très beau ce que tu viens de me dire, tu as raison on ira faire un tour après et elle caressa la joue d’Erwan, ce qui le mit mal à l’aise.

Mais Erwan ne perdit pas le nord, et alla voir le commerçant :

-        Bonjour Monsieur, vous ne me connaissez pas mais j’aurais quelque question à vous poser ?

-        D’accord, que veux tu savoir ?

-        Est-ce que vous auriez cambriolé il y a une vingtaine d’années ?

Monsieur Futo devenu blanc …

-        Comment sais-tu cela ?

-        Eh bien, je pense que mon père est impliqué dans ce vol …

-        C’était il y a vingt cinq ans, laisses tombé mon p’tit gars, ce n’est jamais bon de remuer les fantômes du passé …

-        Très bien Monsieur excusez moi …

Il devait éclaircir cette histoire… Samia acheta sa robe mais Manon ne trouva pas son bonheur, ils sortirent de la boutique, puis se rendirent chez le bijoutier. Nombres de pierres peuplaient les rayons du magasin, le vendeur, Mr Jipo, avait l’air extrêmement gentil et observateur.  Il portait sa loupe et assemblait des diamants sur une bague, ce travail minutieux devait être très dur. Samia s’acheta un collier, fit un sourire au vendeur et sortit. Elle proposa de faire un tour dans le parc, ce qui fut accepté à l’unanimité. Erwan le connaissait comme sa poche il courait souvent avec son père le Dimanche matin. Ils se baladaient parmi les arbres.

-        N’est-ce pas magnifique n’est ce pas Erwan ?

-        Oui, vraiment magnifique

-        Si nous faisions un cache-cache proposa Samia

-        Très bonne idée, compléta Camille, Samia tu commences ?

Mais celle-ci était déjà face à un arbre comptant jusqu’à cent. Erwan se cacha derrière un arbre, rien d’exceptionnel, cela manquait un peu de fantaisie, malheureusement mais il ne se doutait pas de ce qui allait lui arriver… Camille, elle, se mit derrière un banc contorsionnée au maximum, les autres Pimbèches se dispersèrent dans le parc … En moins de cinq minutes, Samia arriva derrière Erwan, qui ne l’avait pas vu et lui sauta dessus, ils firent un tonneau dans l’herbe fraîche, elle se retrouva au dessus de lui :

-        Je t’ai trouvé lui souffla t’elle à l’oreille ; et elle essaya de l’embrasser

-        Non, Samia, je suis désolé il y a Christie… Je ne peux pas lui faire ça !

-        Oh, elle n’est pas là … Voyons, laissons nous aller…

-        Et toi tu n’es pas avec Sherman ?

-        Sherman, c’est juste pour la forme voyons, ce nigaud ne s’en ai toujours pas rendu compte…

-        Bon, allez laissons nous aller, Samia lui sourit et l’embrassa avec passion… ; Erwan en profita aussi.

Mais comme sortit de nulle part Christie se décala de derrière un arbre :

-        Alors c’est donc ça que tu appelles faire du « shopping », tu passes ton temps à te rouler dans l’herbe en roulant des patins aux filles qui te drague un peu.

-        Chérie ! Je vais tout t’expliquer …

-        Non, pas d’explication ! Je ne veux plus te voir. Puis elle repartit sans retourner, en pleurant à chaudes larmes.

-        Erwan, laisses la tomber, tu as toujours compté pour moi, on pourrait vivre une belle histoire, non ?

-      

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