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L'amérique par samuelrivabella

L'amérique

 

Ça arrivait toujours à un moment ou à un autre, il y en avait qui levait la tête… et il la voyait.

C’est difficile à expliquer, je veux dire… on peut être des milliers sur ce bateau, entre rupins et immigrants et d’autre gens bizarre…. Et pourtant, il y en avait toujours un, un seul sur tous ceux là qui la voyait.

Un qui était peut-être là, lasse, en train de manger ou de boire, de se promener ou de picoler tous simplement, ou de se remonter le pantalon… il levait la tête un instant, juste un instant pour jeter un coup d’œil sur l’océan… et il la voyait, la sur le bateau de la liberté.

Alors il s’immobilisait, là, sur place, le cœur battant la chamade, près à exploser, et chaque fois, mais chaque maudite fois, je le jure, je te le jure, il se tournait vers nous, vers ce putain de bateau, vers les autre et criait “a noi la libertà, l'America c'apre queste porte“.

Et il restait là, immobile, sans bouger, comme s’il devait rentrer dans la photo, avec la tête du type qui se l’est fabriqué tout seul, l’Amérique.

Le soir après le boulot, et des fois, surement, son beau-frère l’a peut-être un peut aider, celui qui est maçon, tu sais un type bien !

Au départ il voulait juste faire un truc en contreplaqué, mais par la suite il se l’est fait, l’Amérique…

Celui qui est le premier à voir l’Amérique,  Sur chaque bateau il y en a un. Et il ne faut pas croire que s’est le hasard, pas du tout, ni même une question de bonne vue, non... Mais c’est l’Amérique qui te choisi et même parfois en accord avec elle, le destin.

Ces types là, depuis toujours, dans leur vie, ils avaient cet instant-là d’écrit, même tout petits. Si tu les regardais dans les yeux, en regardant bien, tu l’as voyais déjà, l’Amérique, prête à te bondir dessus, remontant le long des nerfs ou du sang ou je ne sais quoi, et puis le cerveau, puis la langue, puis il crie “l’Amérique“. Elle était déjà là dans ces yeux, des yeux d’enfant ; l’Amérique tout entière.

Elle l’attendait, et… elle t’attend.

(inspiré par alessondro baricco)

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Style : Nouvelle | Par samuelrivabella | Voir tous ses textes | Visite : 597

Coup de cœur : 13 / Technique : 8

Commentaires :

pseudo : nani

Bonjour, ça me rappelle une chanson de Joe Dassin "L'Amérique", et aussi les films et les histoires que me racontaient un oncle Italiens qui avait conquit la grande, la belle, et puis ça me fait penser aux leçons de géographie avec la statue de la Liberté que l'on pourrait presque apercevoir depuis le nez de la Bretagne....

pseudo : Karoloth

Ah! L'Amérique, que de rêves éteints.

pseudo : Déméter

Ce texte me renvoie à une lecture similaire. J'espère que la mémoire me reviendra !