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FRAYEURS NOCTURNE par markkus76

FRAYEURS NOCTURNE

     J’avais onze ans et avec un ami nous rentrions chez nous, quittant notre chantier dans la forêt. La cabane que nous avons commencée à construire sur les branches du plus gros chêne avançait bien.

     Mais voilà, nous avons sous-estimé notre temps et la nuit tomba rapidement. Pour nous donner du courage nous chantions à tu-tête. Soudain un léger bruit nous stoppa net. Une branche venait de se briser dans l’obscurité devant nous. Juste à ce moment un gros nuage trouva la bonne idée de masquer la Lune déjà bien faible.

     La nuit devint vraiment noire.

     Immobile, tendue, retenant notre respiration, nous attendions. Dans mon angoisse je pouvais sentir les battements de mon cœur qui s’accélérait. Une sueur froide perla sur mon front.

     C’est alors que retenti le cri le plus horrible que j’ai jamais entendu. Un hurlement qui déchira la nuit et se répandit en écho dans le mur des ténèbres.

     Mon sang se glaça et mon âme se remplit de terreur superstitieuse. Je fus paralysé jusqu’au bout de mes doigts. Une peur viscérale nouait mes entrailles. Je crus ma dernière heure venue. Bientôt un abominable monstre plein de dents et de griffes me sautera dessus pour me dévorer.

     Je sentais les poils de ma nuque se hérisser.

     Terrifié, les yeux exorbités, je scrutais avidement la nuit, mais ne voulais pas voir ce qui allait en émerger. Une main glacée parcourait mon dos en une caresse macabre.

     Je ne sus combien de temps nous restions là, pétrifiés telles des statues de sel.

     Des branches craquèrent encore, ce qui ne fit qu’empirer notre effroi. Mais dans les brumes de l’épouvante je me rendis compte que les craquements s’éloignaient de nous.

     Bientôt il n’eut plus que le souffle du vent dans les futaies et un soulagement m’envahit de sa chaleur bienfaisante. La Lune fit sa réapparition et sans nous consulter nous prîmes nos jambes à notre cou ; je crois bien que ce soir là nous battîmes tous les records de vitesse dans la catégorie très jeune.

OOOO

     Le lendemain matin, mon père m’apprit que la saison des amours débutait pour les plus beau animaux de la forêt, et qu’il serait intéressant d’aller assister au brame du cerf.

     Je ne pus réprimer un sourire.

 

 

Markkus

 

 

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Style : Nouvelle | Par markkus76 | Voir tous ses textes | Visite : 752

Coup de cœur : 9 / Technique : 10

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