Tout est si silencieux dans cette maison ,même le parquet refuse de grincer,même la pluie a cessé de tomber.Mes pensées vagabondent et leurs rebonds me gênent.Je bois un autre café pour pouvoir reculer l'instant du sommeil qu'on dit réparateur.Il ne répare rien,ni les blessures,ni les peurs,et surtout pas les doutes.Les questions de la nuit sont toujours plus intenses,et c'est dans la pénombre que toute vérité devient tellement bonne à dire.Pas besoin de miroir pour savoir à quoi l'on ressemble,on est face au reflet de sa propre existence.On a beau regarder de tous les côtés ,personne n'observe.Votre âme est en dehors,qui vous fait face.Elle semble plus encore cynique et malveillante,et vous vous torturez à vouloir la convaincre qu'elle s'est trompée d'endroit,de personne,qu'il y a erreur,que vous vous refusez à penser encore et toujours à ce qui vous déchire,mais elle reste de marbre ,vous empêchant de rejoindre ce lit vide et glacé.La nuit ,la solitude prend toute sa suffisance,elle vous nargue au rythme des aiguilles,vous laissant au tapis dès que le corps vous lâche.Combien de temps encore à trimballer cette insomnie chronique?Je ne veux pas dormir de peur de ne plus penser,de manquer ces instants où je peux être moi,face à ma vérité,face à tous les secrets,que ces gens me confient,pensant que j'ai la clef de leur futur bien-être.J'écrase mes douleurs en absorbant les leurs.Une petite solitude que je n'ai pas choisie,le jour va se lever,je n'aurais pas dormi.