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Une aventure de Max Muldrit - 3 - La visite par Mueller Alex

Une aventure de Max Muldrit - 3 - La visite

La visite

Il allait sonner 9h00 quand je me parquai sur la grande place au Sud-Est du Palais Ducal à proximité de l’Esplanade du Château.

Nevers ne m’était pas inconnue. J’avais participé, à l’époque, à la construction de la halle du tennis de table quand l’équipe de Nevers était devenue championne de France. Une visite systématique de la ville ne s’imposait donc pas. J’étais ainsi autoriser à flâner en ces lieux magiques.

La lumière encore matinale de cette fin de mars ondulait dans les grands arbres des allées. Les jardins aux fleurs encore timides lançaient déjà à l’entour des mélanges de parfums subtils aux saveurs de ce printemps naissant. Et lui, du haut de son terre-plein, le palais Ducal, comme un seigneur silencieux, inspectait que la place reste parfaitement obéissante à la férie du lieu. Magie des espaces, magie des paysages, magie d’une sérénité incroyable

Entre l’Esplanade et la place des Reines, il y avait un petit chantier où des ouvriers creusaient une fosse. En m’approchant pour regarder ce qu’ils faisaient, je me heurtai accidentellement la tête à une sorte de structure qui portait divers boîtiers électriques. Après quelques minutes mes lunettes devinrent toutes rouges. Du sang coulait de mon front, ce n’était pas quelques gouttes mais une véritable fontaine. Il y avait du sang partout. Les gens commençaient à s’arrêter en me voyant me débattre avec un mouchoir déjà complètement imbibé de sang. J’avais dû, en me tapant, sectionner un petit vaisseau.

Une dame s’approcha de moi et m’informa qu’il y avait un dispensaire à la rue des Récollets. C’était tout proche. Elle insista en disant qu’il valait mieux me faire soigner. Elle voulait bien m’y conduire.

Après cinq bonnes minutes de marche et après avoir remercier ma bienfaitrice, j’entrais dans le dispensaire.

 

 

Une réceptionniste m’accueillit et me pria de bien vouloir attendre. Comme le sang ne s’arrêtait pas de couler et que le sol recevait régulièrement de grosses gouttes de sang, la réceptionniste peu encline au nettoyage, s’arrangea pour que je puisse bénéficier d’une urgence.

Là, c’est une infirmière qui s’occupa de mon cas. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je me retrouvai avec un gros pansement carré sur le front. L’hémorragie s’était arrêtée. Gentiment, l’infirmière me demanda si j’étais venu pour visiter la ville. Je lui dis que non, que je n’étais venu que pour chercher une fillette et la conduire chez sa maman, une Madame Nadine Fehlder, qui était malheureusement empêchée pour venir la chercher.

Elle parut étonnée et semblait réfléchir quand elle me dit qu’elle avait connu à l’école d’infirmière de Lons-le-Saunier, une Nadine Fehlder. Ça devait être une coïncidence. Ça s’était finalement mal passé pour la Nadine qu’elle connaissait. En effet à l’examen final d’infirmière, alors que tout le monde la voyait réussir même brillamment, elle ne fut pas reçue. Puis elle l’a perdu de vue.

Malheureusement dix heures quinze approchait, il devenait urgent de quitter le dispensaire et d’aller chercher Marie.

Je pris donc congé de l’infirmière. Elle s’appelait Véronique Franières. Avant de nous quitter, je me permis soin de l’inviter à déjeuner pour dans 2 jours lorsque Marie sera rentrée. On pourra ainsi mieux confronter nos deux Nadine.

Entre l’Esplanade du Château et la rue des Chauvelles, le trajet est court mais la circulation devenait dense à cette heure. J’arrivai quand même avec quelques minutes d’avance ce qui me laissait le temps de respirer l’endroit.

L’immeuble qui abritait l’orphelinat était situé dans un grand parc, bordé sur tout son pourtour d’une enceinte cossue en maçonnerie de pierres. Elle devait bien faire 2.0 mètres de hauteur. Dans ce mur, un grand portail en barreaux de fer rouillés, surmonté d’un fronton d’acier cintré où deux grandes feuilles en bronze oxydé, à l’aspect fané y étaient vissées. Il servait d’unique accès à la propriété. Une mousse verte envahissant depuis longtemps déjà le pied de chaque barreau. Une pointe en flèche, jadis dorée, destinée à empêcher tout franchissement, en constituait la tête. Un léger délabrement trahissait l’absence de finance et s’ajoutait à l’austérité certaine de ce portique.

Un seul des deux battants était ouvert. C’était suffisant pour permettre à ma voiture de passer.

Je me trouvais maintenant dans une allée en gravier avec, dans le fond, la bâtisse de l’orphelinat, grande construction en moellons massifs.

Une façade d’un gris-sombre me faisait face, Elle se composait de trois fenêtres à droite et trois fenêtres à gauche de l’entrée principale que précédait un escalier, autrefois majestueux Une voûte semblable au porche d’une église romane, la surplombait. À l’étage, huit fenêtres complétaient l’ensemble.

Un silence et un calme envahissaient l’endroit. Le  feuillage naissant de grands arbres immobiles, scintillaient doucement sous un souffle léger. J’avais l’impression de pénétrer dans un univers mystérieux, plein de paix et qui n’appartenait plus la réalité des choses.

« Que pouvait bien faire cette petite Marie dans un tel endroit ? »

Le toit de l’édifice était en médiocre état et ce détail me rappela les soucis de la Mère Supérieure qui se plaignait toujours de son toit dans les films de Louis La Brocante. Cette pensée pragmatique m’enleva un peu, - non pas la férie de ce coin de terre, -  mais l’effet irréel de ce paysage.

Je gravis les quelques marches, sonnai à la porte.

Je ne sais pas si l’étais attendu mais le carillon vibrait encore que la porte s’ouvrait déjà. Une petite sœur apparut et me dit :

- C’est vous qui venez chercher Marie ?

« Diable, ma visite c’est l’événement » me dis-je secrètement.

Elle me fit entrer dans le hall. Un escalier encore plus impressionnant que celui de l’extérieur conduisait au 1er. Au palier intermédiaire, il se divisait en deux volée symétrique. J’entrevis en haut, une autre Sœur qui guignait. M’ayant aperçu, elle disparut aussitôt dans l’étage.

-  La Sœur Supérieure, va vous recevoir » me dit la Sœur réceptionniste.

Elle n’avait pas finit sa phrase qu’une porte s’ouvrit. La Sœur Supérieur apparut et ajouta aussi tôt.

- Marie arrive tout de suite, vous savez c’est Sœur Agnès qui s’occupe de Marie. »

-  Très bien ma Sœur, ne vous faites aucun soucis j’attends volontiers.

En moi-même je me disais « Je suis attendu comme le loup blanc. C’est cool ».

De l’étage me parvint un chuchotement : « Sœur Agnès dépêchez-vous, le Monsieur est là qui attend.»

C’était sûrement la Sœur que j’avais vu disparaître lors de mon arrivée qui parlait.

Au niveau où je me trouvais, une autre porte s’ouvrit. Une quatrième Sœur apparut. Elle était tout habillée de blanc. La Sœur Supérieure, toujours dans le hall, fut un peu contrariée par cette apparition soudaine et visiblement imprévue. Elle se justifia :

- C’est Sœur Josèphe, notre cuisinière ».

En me tournant vers la nouvelle arrivée au physique d’une grand-maman qui sait faire de bons petits plats, je rétorquai respectueusement un :

-  Bonjour ma Sœur.

J’appris plus tard qu’elles n’étaient que quatre Sœurs et une Sœur Supérieur. Les enfants de 7 à 11 ans qu’elles gardaient, étaient, en ce moment, à l’école publique. C’est ce qui expliquait le calme à mon arrivée.

On avait donc gardé Marie pour l’événement.

J'entendis des pas descendre l'escalier. Sœur Agnès et Marie arrivaient.

Mais wouhaw !,Sœur Agnès, c'était impressionnant, c’est un bûcheron, un monument, une cathédrale. Et ce petit bout de Marie lui tenait la main bien ferme. Son petit visage me transmit tout de suite le message « Avec Sœur Agnès, je ne crains rien !» La scène me transposa à Millau lorsque Marie m’apparut tenant son petit nounours mais ici transposé dans Alice au Pays des Merveilles, où Marie aurait subitement grandi à la taille de Sœur Agnès et où Tizi aurait prit celle de Marie.

En revenant à la réalité du moment, je constatai qu’en effet Tizi n’était en fait pas là.

J’allais poser la question quand Marie d'une petite voie autoritaire, m’interpella :

- Vous êtes qui, vous ? »

Les cinq Sœurs eurent un haut-le-corps mais avant qu’elles n’aient eu le temps d’intervenir, je pris la parole :

-  Je suis venu te remercier parce qu’à Millau, tu m ’as défendu comme un chef.

Personne ne s’attendait à ça, moi non plus d’ailleurs. Ça m’est venu comme ça, tout seul. Marie à la fois surprise et fière d’avoir fait quelque chose d’héroïque, s’est détendu.

Elle repis :

-  Je t’ai défendu, moi ?

Les bonnes Sœurs allaient reprendre Marie pour avoir tutoyer le Monsieur mais je ne leurs en laissai pas le temps.

-Eh oui ! Sans ton intervention je me serais trouvé en grande difficulté, alors je suis venu te dire merci.

Elle lâcha la main de Sœur Agnès. Elle avait l’air déçu de ma réponse et dit :

-  J’ai cru que tu devais me conduire chez ma Maman.

-  Aussi, répondis-je.

-   Ah, ça va, reprit-elle.

Elle finit par descendre les dernières marches, s’approcha de moi et dit :

-  Alors on y va ?

Je voulus lui dire quelque chose de gentil et surtout montrer à mon entourage que Marie et moi on se connaissait déjà de longue date, je lui demandai :

- Tu ne prends pas Tizi avec ?

Ça, c’est qu’il n’aurait pas fallu dire. Le monument de Sœur Agnès se mis à vaciller sur l’escalier où elle était encore. Les autres Sœurs se mirent à trembler.

Misère mais qu’ai-je dit ?

Marie coupa court :

- Il est mort.

Un silence s’en suivit plus personne ne savait quoi dire. Marie repris :

-Tu viens, on y va et Sœur Agnès vient avec nous ?

Je n’osais plus rien dire de peur de refaire une gaffe ou dire une autre connerie (c’est malheureusement le seul mot qui convient, mille excuses). J’étais mort de honte, broyé par les regards foudroyant et menaçant de ces cinq Saintes Femmes.

Plus rien ne bougeait, plus un bruit.

La Sœur Supérieur rompit le silence en disant :

- Marie, il te faut aller chercher ta valise et vous, sœur Agnès il vous faut préparer la vôtre !

Il n’avait jamais été prévu que Sœur Agnès vienne avec nous, mais la Sœur Supérieur avait magistralement sauvé la situation. Il ne fallait plus discuter.

L’enfant partit comme une flèche, disparaissant en haut de l’escalier pour chercher sa valise.

Sœur Agnès descendit les trois marches qui manquaient encore. S’approcha de moi. Toutes les autres Sœurs avaient disparue comme par enchantement, laissant leur collègue seule au front.

- Mon Dieu, mais qu’ai-je dit de si catastrophique, Sœur Agnès.

Celle-ci se mit à me raconter que lorsque Marie arriva à l’orphelinat, elle avait Tizi à la main. Tizi c’était tout pour elle qui venait de perdre sa maman et se voyait maintenant confronté à cinq personnes, cinq Sœurs aux habits austères qu’elle ne connaissait pas. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Tizi c’était son point fixe, son point de repère, sa bouée de sauvetage. Elle le serrait et l’embrassait du matin au soir.

 

- Un jour, je voulus le lui réparer, son Tizi, reprit Sœur Agnès, car il se démontait de jour en jour. Je me mis à le recoudre mais il sentait si fort que je me suis dit qu’il valait le laver d’abord. Il n’a pas supporté la machine à laver. À la fin du lavage, il était tout en lambeaux. J’ai pas oser le dire à Marie.

On a alors tenu un conseil avec toutes les Sœurs car Marie sans Tizi, c’était la catastrophe assurée. Elle qui y était si attaché. Vous savez, on a beaucoup prié pour que Marie supporte le choc, continua-t-elle. Après quelques jours de désespoir autant pour elle que pour nous les Sœurs, le calme revint tout doucement. On lui a proposé de lui en trouver un autre. Marie à refuser si sèchement qu’on a plus osé insister. Heureusement, Marie m’était déjà un peu attachée et moi aussi, ajouta Sœur Agnès. Ça a aidé !

Marie n’avait plus qu’une envie, c’est de revoir sa maman. Malgré les invitations réitérées de la Sœur Supérieure et plus encore de la Sœur Cuisinière qui voulait absolument me faire goûter ses petits plats, le départ eu lieu avant le repas, à midi moins le quart.

Vers 2 heures de l’après-midi, Marie eu quand même un peu faim. La voiture aussi commençait à avoir sérieusement besoin d’essence.

À Mâcon je savais ou trouver de l’essence en grandes surfaces et de plus, c’était à proximité d’un MacDo (Mc Donald’s). Ça permettrait à Marie de se dégourdir les jambes en jouant quelque instant dans les jeux.

Après le plein, quand la voiture pénétra sur la place du restaurant, Sœur Agnès qui n’avait pratiquement rien dit jusque là, pris subitement conscience du danger qui la menaçait.

- Vous ne voulez pas aller là avec moi, me dit-elle effrayée.

- Mais si, ma Sœur.

- Oh chic un MacDo s’écria Marie.

Avec Sœur Agnès, Marie, avait toutes les faveurs. Sœur Agnès, en habit de bonne Sœur, grande et puissante comme le roc, pénétra donc dans le Mc Donald’s le visage rouge d’appréhension. Il me semblait entendre son cœur battre à toute allure.

À peine assise, regardant tout autour d’elle, effrayée de se trouver en un lieu pareil, dévisageait les gens à chaque table. Mis à part la taille hors du commun de la Sœur, une fois assis, l’indifférence se mit à régner partout. Elle fut rassurée.

Marie oubliant tout, ses souliers ayant volé je ne sais où, courrait déjà dans les installations de jeux avec des tas d’autres gosses.

Je revois encore ses petites jambes avec leurs jolis bas blancs passer à toute alure dans la fenêtre ronde au centre de la paroi du jeu. C’était vraiment un moment particulièrement prenant.

Après de nombreux rappels, on put quand même à savoir ce qu’elle voulait manger.

De Mâcon à Saint Quentin Fallavier le voyage fut sans histoire, de l’autoroute et encore de l’autoroute.

Sur place, on pris deux chambres dans un hôtel à l‘Isle d’Abeau. C'était plus proche de la Maison d’Arrêt.

Marie et la Sœur coucheraient dans la même chambre et moi, dans une autre.

Au repas du soir, Sœur Agnès allait me réserver une surprise de taille. Alors que nous étions à table, Marie sortit pour aller aux toilettes. Elle voulait y aller seule, Mademoiselle Marie. Elle avait à peine quitté la table quand Sœur Agnès me dit d’un air presque détaché :

- Vous devriez dire à Marie que sa maman est en prison.

J’ai cru que ma chaise avait cassé tant le choc fut violent. Je n’en croyais pas mes oreilles. J’en voulais presque à cette petite Marie d’être aller maintenant seule aux toilettes.

- Comment, elle ne le sait pas.

- On n’a pas osé le lui dire.

- Vous rigoler, ma Sœur !

- Je vous assure Monsieur Muldrit, me dit-elle.

À cet instant Marie rentra. Elle remarqua tout de suite que quelque chose avait changé entre Sœur Agnès et moi.

- Vous avez quoi tous les deux, demanda-t-elle, vous êtes amoureux ?

Pour sûr qu’on était amoureux ! En guerre, oui. Finalement avec beaucoup de doigté, on réussit à lui expliquer que nous n’étions pas amoureux mais plutôt très embêtés parce qu’on lui avait caché une certaine vérité.

On lui expliqua donc les choses comme elles étaient et devaient être. Nos explications durent lui convenir car, à notre grand soulagement, elle enregistra les faits avec sérénité.

Marie, c’est vraiment pas une fillette comme les autres

Le lendemain dès l’entrée dans la Maison d’Arrêt, on confia Marie à la gardienne responsable pour qu’elle puisse voir sa maman seule à seule.

Pendant que nous attendions dans un petit parloir vide à proximité de la salle aux chaises métalliques bleues, la gardienne était venue nous rejoindre. Elle nous confia que la prévenue Fehlder était devenue une autre femme, plus calme, plus souriante. L’opportunité de voir sa fille avait vraiment fait un miracle.

Après environ une heure, Marie revint.

La gardienne nous demanda si nous voulions voir la maman.

Sœur Agnès confirma cette requête et nous vîmes quelques minute Madame Fehlder dans la fameuse salle aux tables et chaises en acier bleu. Ce mobilier je n’arrivais vraiment pas à le digérait.

Lui poser la question de savoir si elle connaissait Véronique Franières me démangeait, mais finalement j’optai pour la discrétion car avec cette Nadine-ci, mieux valait assurer ses arrières. Elle était tout à fait capable de me dire par bravade qu’elle ne la connaissait pas ou alors de fondre en larme ou d’accepter la chose sereinement. La prédiction était impossible.

J’ai préféré rester dans le doute. On versa ça plus tard à Nevers. En plus, je n’avais pas envie d’être là quand cette maman partirait derrière la porte des prisonnières et d’entendre son clac quand elle se refermerait.

Je quittai donc la salle devant l’équipe.

Sans perdre trop de temps, on repris la route pour Nevers avec un nouvel arrêt au MacDo. Sœur Agnès semblait y avoir pris goût. Elle regardait tous ces bambins courant de tout côté, (dans mon pays on aurait dit : de voir tous ces bambins "courater" de tout côté) avec un regard doux. J’ai même eu l’impression qu’il n’aurait pas fallu grand chose pour qu’elle aille jouer avec eux.

Pour le reste, nous rejoignîmes Nevers sans histoire.

Sœur Agnès avait quand même été bien éprouvée par ce voyage : le MacDo, l’annonce à Marie que sa mère était en prison, la route. Tout le contraire de Marie qui avait retrouvé un dynamisme qui faisait plaisir à voir.

En les quittant j’ai eu le sentiment que ce n’était plus Marie qui donnait la main à Sœur Agnès, mais Sœur Agnès qui donnait la main à Marie. Elles étaient comme deux sœurs . J’avais le cœur serré en les quittant.

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