Publier vos poèmes, nouvelles, histoires, pensées sur Mytexte

Grammaire métaphysique par Don_Quichotte

Grammaire métaphysique

 

 

Grammaire métaphysique

 

1

N'existe pas une chose qui n'existe pas ...

 

Comment dire qu'une chose n'existe pas ? Je m'explique : dire qu'une chose X n'existe pas, cela veut dire que la chose X, existe quelque part dans mon esprit (sous une forme confuse ou abstraite), mais elle n'existe pas dans la réalité extérieure. Cela veut dire par conséquent, qu'il y aurait deux types d'existences : l'existence réelle et l'existence imaginaire. Quand je dis par exemple que la tour Eiffel existe, il s'agit là d'une existence réelle,  parce que palpable, extérieure. Maintenant, - et j'emprunte ici un fameux exemple tiré de la philosophie du langage - quand je dis par exemple que le père Noël n'existe pas ; cela veut dire ceci : le père Noël (qui existe bel et bien dans mon imaginaire, dans mon esprit, vu que je suis entrain de parler de lui en tant qu'idée) n'existe pas réellement. Donc affirmer l'inexistence d'une chose, cela revient à dire qu'on affirme quelque part et souvent indirectement, qu'une telle chose existe bel et bien ... mais non pas dans la réalité extérieure, tangible, positive.

 

Il s'ensuit que l'affirmation de l'inexistence d'une chose, revient à affirmer son existence dans un monde « para-physique » - ou disons pour simplifier les choses - dans un monde métaphysique. Ainsi dire que Dieu n'existe pas, cela revient à dire que Dieu (qui existe quelque part dans mon esprit, dans mon imagination en tant qu'entité inintelligible, ou en tant que quelque chose qui ne peut pas exister si je suis athée), n'existe pas réellement, c'est-à-dire positivement (comme la tour Eiffel par exemple, ou comme cette poire que je suis entrain de voir sur la table de ma cuisine).

 

Nous arrivons donc à cette étrange conclusion : ceux qui nient l'existence d'une chose affirment indirectement son existence sous une autre réalité. Car en effet, et réfléchissons un peu là-dessus, une chose qui n'existe pas, est tellement « n'existe pas » que nous ne pouvons même pas l'envisager et donc dire d'elle qu'elle n'existe pas serait impossible. Mais une fois cette chose devient un « mot du langage », elle existe quelque part.

 

Prenons un exemple : avez-vous déjà pensé à un cheval vert ayant des ailes rouges, portant des lunettes Ray Ban et parlant l'allemand ? Il est peu probable que vous aviez songé à une telle créature. Pourtant, dire d'une telle créature qu'elle n'existe pas, cela veut dire autrement qu'elle existe dans votre esprit (elle est pensable, envisageable d'un point de vue imaginatif) mais elle n'est pas confirmée dans l'expérience extérieure. Donc elle n'existe pas dirons-nous.   

 

Ainsi les mots, les phrases et le langage en général créent une certaine réalité ; et dire qu'une telle réalité n'existe pas, c'est tout simplement une manière inconsciente de dire qu'elle existe métaphysiquement, « idéellement », « supra-positivement » : il n'existe pas une chose qui n'existe pas, car la chose pour être chose, existe quelque part, dans la réalité ou dans mon esprit imaginatif...

"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"

Style : Réflexion | Par Don_Quichotte | Voir tous ses textes | Visite : 626

Coup de cœur : 10 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : monalisa

Don Quichotte, quel régal ton cours de grammaire métaphysique, il faut suivre ton raisonnement fascinant de l'existence de ce qui est et de ce qui n'est pas!Bravo de cette leçon de la vie!

pseudo : monalisa

Excuse je me suis trompé sur ton pseudo, Don Quicotte!

pseudo : zoella

le langage oui ; oui mais le langage est un moyen de communiquer avec son imaginaire ( par la pensée ) ou avec les autres ( avec les paroles ou avec les mots de l'écriture ) Mais les yeux ? as tu pensé à nos yeux , qui ne peuvent voir que ce qui est tangible et matériel , alors qu'autour de nous existent tout un monde que certains peuvent sentir , mais qui restent invisibles pour nos yeux de terrestes. Et où puise t-on cette imagination à penser à la VUE d'un cheval d'un cheval vert , aux ailes rouges , si ce n'est au plus profond d'un subconscient qui nous appartient et dont nous ignorons le contenu , ici bas ... Bref , on pourrait débattre d'un tel sujet pendant des heures ! merci à toi d'avoir soulevé cet enigmatique ! amicalement