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L'amour en putréfaction par Nemesis

L'amour en putréfaction

 Bouche cousue

 Des années qu'ils perdaient leurs cheveux à essayer de se voir ! Il y avait plus d'un mois qu'il s'était enrôlé pour le combat final entre étudiants scientifiques.

Il était emprisonné entre les quatre murs de sa chambre de torture. Elle, luttait de toutes ses forces contre les méfaits d'une si longue attente sur son corps en décomposition. Son cœur en sourdine refusait d'irriguer son temple, gréviste de nature. Ses muscles se rabougrissaient et, telle une belle laitue oubliée, sa peau angevine se flétrissait, dégoulinant un peu plus de jour en jour.

 

            Elle l'imaginait malaxant un jeune foie entre ses doigts indélicats, cherchant l'origine de ces odeurs putrides qui s'en dégageaient ; Thème grisant pour un médecin indiscret. Ses molaires hurlaient à la mort sous la pression de ses mâchoires. Il serrait les dents, réaction neuromusculaire contre la tension nerveuse contagieuse, transmise par deux formules mathématiques qui se battaient au fond de son lit. Il aurait voulu les kidnapper, pour les séquestrer dans sa boite crânienne, mais elles étaient trop dangereuses. Quand il avait tenté de les mémoriser, elles avaient posé tellement de questions insolubles qu'il s'était fait un hématome énorme au niveau des globes occipitaux. Ses neurones avaient eu si mal qu'ils s'étaient enfuis par les orifices naturels. Il avait mit deux jours pour les récupérer tous. La plus grosse perte qu'il subit fut le temps qu'il avait mis pour les traquer, ce temps qu'il n'a pu retrouver.

 

Chaque matin, seule face à son café, elle laissait ses pensées le rejoindre, et la flétrissure en profitait pour l'assiéger. Ses lèvres avaient noirci à cause de l'effet éponge dans le café. Son cœur, attristé par l'abandon, tentait désespérément de sortir de la cage thoracique. Il compressait l'estomac pour passer sous les côtes. Ce matin, elle avait du faire des points en croix pour refermer la plaie qu'il creusait. Sa féminité était en vacance, sauf pour ses oreilles, à la beauté incomparable, qui se nourrissaient chaque jour de sa voix, le rendant momentanément aphone...

 

Quand enfin ils se retrouvèrent, elle avait bien changé ! Il fut surpris de la voir si laide, mais pas autant que ses yeux qui se suicidèrent courageusement. Elle eut si honte que ses joues se mirent à chauffer prodigieusement. Quand il l'embrassa, il eut l'impression de baiser un pruneau sorti du four...

L'expérience de leurs deux cœurs remit les pendules à l'heure. Ils retrouvèrent même le temps qu'il avait perdu. L'amour rejaillit fusionnellement, vomi par le haut et par le bas, d'un commun accord.

 

 

 

 

 

 

 

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Style : Nouvelle | Par Nemesis | Voir tous ses textes | Visite : 1003

Coup de cœur : 15 / Technique : 8

Commentaires :

pseudo : loulou et chacha

Un peu bizarre quoique c'est bien écrit, ça fait délirer. C'est marrant, franchement c'est intéressant.