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Petits Plaisirs Posthumes /Ch.1 par yolli

Petits Plaisirs Posthumes /Ch.1

 

POM POM POM 1

-La fessée

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C’est à la maternelle que POM-POM-POM reçut sa plus belle correction. Elle est sûre de s’en souvenir toute sa vie...C’était quelque temps avant la Noël et elle avait manqué deux jours de classe à cause d’un échauffement subit d’oreilles ; elle, qui ne manque jamais ! Qu’à cela ne tienne, vu que tout ce qu’elle fait, vit, ressent, est tout ce qu’on peut faire, vivre, ressentir de mieux, elle en prend son parti, essaie de profiter de ces deux jours au maximum, étant le plus possible contente de son sort, et s’imagine que tous les autres petits, ne pensant qu’à elle toute la sainte journée, doivent être terriblement envieux....

Le jeudi matin elle revient à l’école, fière comme un « bar-tabac » et se trouve toute déconfite en découvrant le magnifique Père Noël géant que toute la classe a réalisé sans elle.

Elle a envie de les tuer tous, réussit à leur sourire, dé-sourit et court à toutes jambes pleurer et s’épancher dans les cabinets. S’enlarme, s’enlaidit, souffrante d’orgueil. En ressortant elle est calme, personne ne devinera son chagrin. C’est l’heure de la récré. Pour rejoindre les autres, il lui faut retraverser la classe, passer devant le Père Noël. Sans rien calculer, elle se jette dessus, le massacre, à coups de poings, à coups de griffes, à coups de dents et finit par le piétiner l’écume aux lèvres, ivre d’une colère qui la déborde tout entière... ... ...

La cloche sonne ; elle en est pétrifiée, collée au sol. Tous les enfants au coude à coude se bousculent dans un habituel charivari. Sans elle. La maîtresse, entrée la première, est déjà là attendant tout son petit monde, tout près de POM-POM-POM.

Une envie d’uriner chatouille son entrejambes, son visage devient brûlant comme les braises d’hiver, les racines de ses cheveux se font sensibles, elle devrait disparaître, partir en courant jusque chez elle d’une seule traitre, sans se détourner, jamais, et ne même pas imaginer revenir, et puis changer de classe, de maîtresse, de ville, de pays, de planète..

Mais elle reste là.

En découvrant le carnage, la maîtresse sait tout de suite que c’est POM-POM- POM, ne la sait pas tout près, persuadée qu’elle se cache forcément, crie aux autres de l'aller quérir....

Tous, d’un même doigt vengeur la désignent immédiatement! POM-POM-POM pleure déjà, d’avance, de trac, de trouille mais aussi, elle s’étonne, de plaisir.

Un picotement de jouissance sur fond de culpabilité se mêle à sa peur. Elle ne s’est jamais sentie aussi centrale, centrée, au cœur de l’évènement, au concret de l’énigme de méchanceté qu’elle représente...Un demi-sourire gauche plisse sa fossette droite.

 

La maîtresse ne la laisse pas à son triomphe naissant. Lui tirant le pavillon vers le plafond, la soulevant presque, elle déclare que cela mérite une fameuse correction : cul nu !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

POM-POM-POM n’ose imaginer l’inimaginable. Cul nu devant tous ces autres, et surtout devant cet autre-là, si gentil, si aimable, si prévenant, si joli, si amoureux...........

Ses jambes la devancent, d’elles-mêmes, avant son buste, précédant sa pensée, vers la sortie. Mais tous sont pour la maîtresse, pour l’exemplaire punition et, tels des spectateurs romains aux arènes, abaissent leur pouce vers le bas, ce qui signifie, la Mort.

 

Elle ne peut aligner trois pas.

La déculottée et la fessée sont phénoménales.

Madame frappe fort et plusieurs fois avec une hargne déchaînée.

POM-POM-POM pleure fort et plusieurs fois, ne pouvant plus respirer elle hoquète.

 

Bienheureusement Madame l’envoie violemment au coin, ce qui l’autorise à dissimuler honte et colère, les autres étant devenus irregardables...

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Coup de cœur : 8 / Technique : 9

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