Le paradis perdu de ma vie de danseuse

Etre seule le matin

Réveiller mon namoureux

L’odeur de pain grillé, un matin d’automne

L’odeur du pain frais un matin de printemps

L’odeur des gros livres neufs

La senteur de l’automne après une pluie tropicale

Le silence de l’aube sur une plage mexicaine tandis que je danse, seule et libre

Me fouiller le nez avec un coton-tige

Ce qui est éphémère

Etre sur scène et ne penser qu‘aux photons qui me traversent

Peindre la nuit et  perdre complètement la notion même de temps

L’idée que tout a une fin

Papa me certifiant que lui, ne s’ennuie jamais

Tous les films de Kurosawa (Madadayo, Rashomon, Dreams, Dodee's caden...)

La gouaille de Dietrich dans L’Ange bleu

La mélancolie des pages proustiennes

La tristesse drôle de Woody Allen

La scène du saut du rocher dans Jerry de G.V.Sant

La créativité d’un Picasso

Les noirs de Soulages

M’endormir dans la neige auprès d’un feu géant dans les Rocheuses

Essayer de compter les étoiles à la Brèche de Roland

Penser à Aline,ma soeur, si tôt disparue

Prendre une douche glacée sous une cascade quand il fait 40°

Dormir sous une tente avec mon homme

Une brise légère dans mes cheveux quand j’ai les pieds dans l’eau

Les draps qui sentent l'amour

Les préliminaires qui durent des mois

La mousse du bain quand elle fait des bulles énormes irisées violet-vert-rose-nacre

Le bruissement de la mousse de bain qui s’amenuise et des bulles qui se « mangent » tout près de mes oreilles

Faire un effort pour quelqu’un d’autre que moi

Rien ne laisse présager de l’état de l’eau  d'Odile Duboc

Le Sacre du Printemps de Nijinski

Les bras de Pina Baush dans Café Muller

Folie de Claude Brumachon

Le chocolat, noir...

La parade des grues couronnées

L’envergure d’un albatros

La grâce de la bergeronnette

Les produits de beauté chers

Le rire d’un tout-petit

Partager avec ceux que j’aime la beauté artistique sous toutes ses formes

Le rond, le cercle, la pomme, la lune

La forme du pavillon de l’ oreille

Les fractales, les spirales, les tores

Le 5

Les poignées d’amour chez les autres

En avion, décoller et atterrir

Prendre un bain de minuit au crépuscule

Jouer au poker chinois aux Philippines sous une hutte

Rires et chansons sans les chansons et sans les pubs

France Infos sans les infos

L’art sur Arte

La sirène à midi chaque 1er mercredi du mois

Me lever 1 ou 2h en pleine nuit puis me recoucher

La pression des piétinements des coussinets de Virgule sur moi, le soir au lit

Me réciter les mêmes poèmes depuis 25 ans quand j’arrive pas à dormir

L’idée de ma propre mort dans le ciel, volant, chutant, mais enfin en suspend...

L’idée que je puisse décider quand, où, et comment je m’ « évapore » du monde

Etre allongée, au soleil, fermer les yeux et « voir » tout orange

Serrer les paupières très très fort, jusqu’à « voir » des fractales

Retrouver du sable au fond de mon sac, 3 mois après être rentrée de vacances

Associer un livre à quelqu’un que j’aime

Associer une chanson à une époque passée

N’importe quel nounours doux qu’est assez gros pour se nicher entre mes seins

Pleurer au cinéma

La température de Manille une nuit d’avril

Le « bout extrême » des cornetto glacés

L’odeur des algues de Bretagne

Chanter Brassens dans les rues de Buenos Aires

Les chaussures rouges

Les nuages roses de Mondrian

L’odeur de la cannelle à l'Ile Maurice

Déguster un petit vin rouge en terrasse avec So, ma meilleure amie

Avoir des sous pour les dépenser en futilités

Les tomates du jardin de mon père

La subtile cicatrice sous l’oeil de Roman

L’odeur de la levure de bière maltée

Reconnaître un chant d’oiseau rare

Voir un oiseau décoller à 2 pas de moi

La sensation de liberté et de vertige « extasique » d’être seule, enfermée des heures durant, dans un atelier de peinture

Le poids de la tête de ma grande soeur abandonnée sur mon épaule à la Fête de l’Huma

Manger des mûres directement des buissons

Parler américain avec des américains

L'accent des argentins

Ne pas sentir le temps

Fêter mon anniversaire et dire ok à tous les cycles!