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Aix en provence par jeffjoubert

Aix en provence

Près de l’étang de berthe, charlotte souriait au jeune médecin, qui répétait sans cesse trente-trois. Lui, il devait penser qu’elle était gironde, ses yeux ne mentaient pas, seulement elle ne connaissait de cette région, que le saint-émilion, né à Sète, et vivant sur Aix. Charmante, son nez frisé, ses yeux yorkchire,  son petit bandeau flirtait au vent grisant, du petit matin absent. Les joues rosées, le ventre rond, elle portait un secret, un truc pas né de la dernière pluie.

 

Et justement, le dernière averse ne datait que d’hier, les nuages avaient envoyé des hallebardes, et nous avions chanté, dansé, sous un réverbère. J’arrivais de ma Bretagne, sans carte, j’avais perdu mon sens de l’orientation au lieu-dit le Logis-Neuf, près de Plan-de-Cuques. J’en plaisante encore en compagnie de mes familiers, mon écureuil, et mon panda nain. Eux aussi avaient compris qu’ici l’autochtone se moque des touristes d’automne, et sans doute aussi de ceux de Mars. Les maisons avaient de la mousse aux pieds, des pierres que l’âge fissurent, et des tuiles ocre poulpe, rien de bien nouveau dans ce petit patelin, sauf l’absence de sens à leurs routes, à croire que les Anglais, ronds au whisky d’écosse, avaient posé leurs valises, ici, avant de s’exiler sur une île.

 

Pour sortir de ce village obscur, je trouvais le chemin de Lascours, et espérais trouver les Trois Bon Dieux, là où elle a posé bagage, et commencé à construire son rêve – un voilier.

 

Curieux en effet, ça sentait le cerf et le sapin près de sa volière, là où se trouvait le squelette de son bateau. « Le gars lui prend la main », j’en reviens pas. Pour un peu, ils plongeraient ensemble dans un nid. Idiot, je me sentais pigeon de la farce, fou follet, coincé dans sa prison, celle de l’observation…

 

D’elle, en vrai, je ne connaissais que le prénom. Un parfum de Raz El Hanout, sur une carte postale arrivée par erreur dans la boite à lettre de mon voisin, et comme cet homme-là n’est pas Saint, il me l’avait montré. Depuis, cette femme était devenue mon obsession, ma guerre, mon navet, ma bataille, ma toile, mes fils de cochenille. La nuit, je ne mentais pas, sa voix m’aspirait dans un couloir, sur l’écran plat de mes nuits rouges, je voyageais.

 

Un jour, tata Lutti a suscité mon attention, et affûtée sa citation : « Manier savamment une langue, c’est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire. » De quoi parles-tu, Charles ? J’ai l’air beau, ici, perdu dans ces draps de soie.

 

J’allais vers des terres de feu, en compagnie de dragons, sans oser la draguer, je chavirais, je virais de bords, de latitudes, et mon attitude changeait souvent. Mon insomnie me rendait acariâtre, et mon goût de l’ennui s’évadait, je sortais de mon cocon, connexe, et voulais visiter sa ville – Aix-en-Provence.

 

Au diable l’avarice, et les varices du père Noël !

 

Mes parents, par de multiples sermons, tentaient de retenir ma raison, ainsi que les bleus de mon obésité, tant ils étaient désireux  que je continue de nourrir les cochons toutes les heures des mois que peut pondre une année…

 

Et moi, dans tout cela, la cervelle en émoi, nu devant tous les cygnes du destin… Eux qui affichaient, sans vergogne, le rose de l’union, et tandis que les flamands flânaient dans le ciel aux brumes épars, de mai, que les cigognes avalaient des milles, et peu de couleuvres, refusant dignement de creuser un cercueil de plus. Devant chaque aube, les imbéciles, inlassablement, se gaussaient de mon verre plein.

 

Le vide. Le rêve, la folie de quitter cet endroit où mon âme est assimilée à un pilier de comptoir me prit par surprise. Afin je présume d’accorder nos violons, je voulais voir les cordes à linges, les précipices, et le lac d’annecy. Pour le nom. Nous devions être de la même famille.

 

Un jour, je n’ai plus attendu, et me voilà là-bas, nabot-paquebot, pas beau, devant elle, et lui, près de cette mer qui dort – l’étang de Berre. Je joue.

 

La peur au ventre, les pieds nickels, le cœur à la dérive, je coule comme je pleure sur un sentier méconnu, et hume-le près au vert. Cette herbe m’irrite, m’agite, je gicle de ma cachette, sans noter la recette du polichinelle que cette tourterelle conservait dans sa boite. C’était écris, Noël me l’a lu, et le secret sous l’encre de sa plume m’a plu…

 

Je sabre le champagne, arrose la campagne, et la regarde ému. Puis, je pars me pendre… De mon amour, elle n’en a point voulu. Il ne me reste, d’elle, que son corps étrange, la lumière d’un ange et l’amer d’une pieuvre.  Au revoir les amis, j’ai faim d’une nouvelle vie, et le docteur l’a noté sur un petit bout de papier, vos amygdales sont voilés, j’aurais dû être skipper, mais j’avais peur de l’eau et de la montagne.

 

Ex abrupto, je m'exil, m’expatrie, et m’explose au soleil… Au passage, le halo, le conseil des sages, des pages, un dossier, je n’exige rien, mon bail expire, je m’assoie tant ils m’exaspèrent. Face au murmure du muguet, je me tus, et stupéfaction, perdis mon âme !

 

Drôle de drame, pour une dame, maintenant je vole et je rame. Vous voyez ce T dans le ciel ? Chuuut… Ne le dîtes à personne… c’est moi. Croaa croaaa.

 

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Style : Poème | Par jeffjoubert | Voir tous ses textes | Visite : 508

Coup de cœur : 11 / Technique : 7

Commentaires :

pseudo : Ombres et lumières, une vie

C'est quoi ce délire ? Savez-vous que j'adooooore !!!! Ne changez rien !!!! Coup de coeur !!!

pseudo : jeffjoubert

merci Ombres et lumières, une vie ! un joli pseudo à la calogero, il me semble qu'une de ses chansons actuelle en compagnie de grand corps malade parle de vous. Je plaisante car je ne sais que dire...

pseudo : BAMBE

Un régal extra ordinaire. CDCoeur

pseudo : jeffjoubert

Merci Bambe !