Un avion, un bulletin, un sondage, dans ton cul.
Une urne pleine, une idée vide,
un conflit d'idées neuves, un vieux conflit d'idées
pas si neuves, une mémoire saturée et sélective,
un oubli collectif et une manif à plusieurs,
la solitude de l'isoloir, la multitude des défouloirs,
un bruit de bottes dans les couloirs, une peine de mort en moratoire,
un buste droit en chemise noire.

Quand on aime on ne compte pas,
quand on ne compte pas on en oublie de rassembler.
Le rassembleur se trompe, le rassembleur a honte, le rassembleur a toujours raison,
il le crie sur le toit de Reichstag, il le hurle en deux langues, il aime la vie,
la justice et les fleurs,
il aime l'amour,
la démocratie et les beurs.
Il se sent seul, il ne l'est pas,
il se sent prudent, il ne l'est pas. Il est juste prudent.
Il veut sentir encore, narines bouchées, il veut aimer encore,
le cœur embué, le cœur bouché, la bouche enflée.

Les barreaux fins,
très fins, des barreaux épais comme la haine,
des barreaux fins comme une seringue, épais comme la brume,
fin comme un couloir pour ailleurs, un autre espace,
une autre cible. La cible a changé,
métamorphose des cloportes en êtres humains,
travail,
maman,
France,
Aïe,
ail,
vampire, méchant !